Sous cette expression « union des droites » se cache l’alliance possible de partis politiques de la droite traditionnelle avec l’extrême droite (RN). E. Zemmour en est le défenseur médiatique le plus connu.

Cette « union des droites » a des partisan-nes dans la Vienne. Ainsi dans un interview dans la presse locale le 02 février intitulé « LR 86 : Dolorès Prost se pose en recours » Marie-Dolorès Prost* déclare « J’aime bien Marion Maréchal et je suis une « Zemourienne  » convaincue, martèle la candidate, L’union des droites m’intéresse beaucoup, l’immigration est un sujet qui me passionne.»

Pour les dernières municipales elle avait appelé à voter pour le maire socialiste sortant (et sorti) A. Claeys : «Le plus grand danger c’est l’extrême gauche [Poitiers Collectif, donc], pas le Rassemblement national» déclarait-elle.

Dans un article plus ancien , elle avait déclaré « j’ai rejoint le RPR [le parti de la droite traditionnelle de l’époque] le 11 mai 1981, au lendemain de l’élection de François Mitterrand [Parti Socialiste] à la présidence de la République« .

Comme on le voit, une des constantes des partisan-es de « l’union des droites » est la haine des « partageux » de tout poils, de la « gauche » au sens le plus large, des « rouges » comme on disait dans les années 30 du siècle dernier.

Oui, la lutte des classes existe

Dans cette radicalité inspirée de l’extrême droite, il y a bien sûr un revendication affirmée de la lutte des classes. Ainsi dans l’article précédemment cité, Marie-Dolorès Prost prêche pour « un choc de simplification à enclencher, alléger le code du travail, les contraintes administratives. Même pour les agriculteurs, il faut stopper cette inflation des normes. Il y aura aussi le sujet des 35  heures à revoir, ainsi que le système du RSI. J’aimerais aussi encourager les start-ups, le numérique, le développement durable » ; « Il faut tout faire pour réduire les normes françaises, faire du lobbying dans le bon sens du terme. Bruxelles édite des normes, la France n’a pas à en rajouter sur le même sujet« .

Le côté néo-libéral n’échappe à personne : on privatise tout ce qui peut rapporter des bénéfices, on fait marcher tout ce qui reste sur les mêmes critères de la sélection systématisée par l’argent, on réduit au maximum les droits des subordonné-es au travail et malheur aux perdant-es puisque les inégalités sont « naturelles » !

Bien sûr le néo-libéralisme ne fonctionne pas pour l’immense majorité de la population. Il ne fait pas non plus ce qu’il dit : le risque, qui est censé justifier la position sociale et économique des dominant-es, nécessite le parapluie de l’impôt honni (les aides étatiques aux entreprises en ce moment, pour ne citer que l’exemple le plus récent) et un État autoritaire.

Mais la haine du rouge va bien au-delà de ça.

La haine du « rouge »

On peut le voir par exemple dans les propos d’un Jean Michel Blanquer (ministre de l’Éducation nationale) ou d’une Frédérique Vidal (ministre de l’enseignement supérieur) qui veulent faire la chasse aux « islamo-gauchistes » (Voir la pétition pour sa démission ainsi que la position des président-es des universités sur le sujet)

Cette dernière expression « islamo-gauchiste » indique que la haine du « rouge » doit être comprise comme la haine de toutes celles et ceux d’en bas.

Et ça en fait du monde !

Les « fainéant-es », les « assisté-es », les « bougnoules », les « negros », les « pas catholiques », les « écolos », les « jamais content-es », les « salopes », les « pédés » et j’en passe.

En clair : les fonctionnaires, les salarié-es, les syndicalistes, les écologistes, la population de culture musulmane, les noir-es, les jeunes, les féministes, les personnes au chômage ou dans la misère et une longue liste d’etc.

Bref, la haine du rouge chez les dominant-es c’est la haine de l’immense majorité de la population qui pourrait d’une façon ou d’une autre contester le système de domination et ses élites politiques, économiques, médiatiques.

Avant l’holocauste il était courant d’entendre la haine raciste et politique contre « l’ennemi intérieur », les « traîtres à la nation » sous l’expression du « judéo-bolchévisme ». Le mélange religion/politique se retrouve dans l’expression actuelle « islamo-gauchisme »

Rappelez-vous. Cette haine du « rouge » se ressentait déjà sous une autre couleur : celle des « gilets jaunes ».

P.C.

* Marie-Dolorès Prost, conseillère municipale et communautaire d’opposition de droite à Poitiers (2001 -2020), ancienne candidate de « La France en Mouvement » (classé divers droite) aux législative de 2017 (1,27 %), aujourd’hui revenue à « Les Républicains », soutien de Fillon en 2017 et soutien actuel d’une candidature de Bruno Retailleau à la présidentielle de 2022 (Retailleau… l’ennemi juré de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes)

Rédaction

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