Quatre député-es dans la Vienne, aucun-e n’a voté pour la loi inspirée du programme du Rassemblement National.

  • S. Houlié (Renaissance) a voté contre
  • N. Turquois et P. Lecamp (MODEM) se sont abstenus
  • Lisa Belluco (Écologistes-NUPES) a évidemment voté contre.

On peut en tirer plusieurs conclusions, à mon humble avis.

La politique est affaire de conviction et pas seulement de cynisme. La préférence nationale ne passe pas chez ces trois députés de droite.

Au passage, on peut penser que les socialistes poitevins à la sauce Claeys doivent se frotter les mains . Grâce à son vote, Houlié devient le héros du PS néo-libéral et on peut d’ores et déjà parier qu’il sera leur candidat aux prochaines municipales à Poitiers.

Macron a perdu le vote au parlement sur le projet Darmanin. Il est apparu aux yeux de tou-tes que la Macronie n’avait pas de majorité pour voter ses lois, qu’il lui était impossible de continuer à faire passer des lois quand elle ne pouvait le faire par 49.3.

Eh bien, ça y est ! Macron a trouvé une majorité, une méthode pour être majoritaire, en suivant la droite qui chasse sur les terres du RN.

Car le RN a donné tous les gages, par ses votes au parlement, qu’il est compatible avec le système économique en place. Le RN a voté contre l’augmentation du SMIC, contre la taxation des superprofits, contre l’encadrement des marges, ne s’est pas opposé au 64 ans pour la retraite etc. Pour durer, les forces économiques qui soutiennent Macron n’ont plus peur du RN. Elles savent que le ruissellement vers le haut sera assuré.

Certes cela provoque une crise politique dans la Macronie mais, pour Macron et les forces économiques (et donc médiatiques) qui le soutiennent, l’important reste que le business continue. Sauf si la crise politique se transforme en crise de régime.

Lisa Belluco, élue de conviction, a été à la hauteur de son mandat. Mais les scores du RN qui caracole en tête des sondages et les victoires idéologiques qui sont les siennes notamment dans les médias, rendent insupportable la division actuelle de la NUPES. L’addition du nombre d’élu-es de gauche de partis différents au soir des élections européennes, quelque soit le nombre, ne sera jamais vécu comme une victoire. Après la défaite des retraites notre camp social a besoin d’une victoire, une victoire qui ne peut être une addition arithmétique, une victoire qui remette au centre du débat le social et l’écologie.

Et les histoires de rapport de force entre projets de société au sein de la gauche doivent être résolues dans des négociations de liste commune, pas dans l’étalage exacerbé de la division.

Nos vies valent mieux que vos profils.

P. Canaud

Rédaction

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