En cas de pollution par un nuage radioactif, les PPI (plans particuliers d’intervention) et les plans « ORSEC- iode » recommandent la prise de comprimés d’iode.
Quelle est l’efficacité de cette mesure ?
Les PPI et les plans ORSEC-iode prévoient la mise à l’ abri de la population à 10 millisieverts et la prise du comprimé d’iode ou l’évacuation à 50 mSv .
Or, la dose normale admissible est de 1 mSv / an.
Les doses de situation de crises ne sont-elle pas dangereuses pour la santé des populations?
La notice du médicament recommande de prendre l’iode AVANT la contamination. Le plan ORSEC-iode ne le permet pas pour toutes les personnes vivant en dehors des zones PPI de 20 Km.
Quelle est l’efficacité réelle des pastilles d’iode si elles sont prises après l’exposition à la contamination ?
Voici les réponses données par quelques organismes consultés :
Réponse de la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) par Roland Desbordes : « la dose maxi légale par an est de 1 mSv pour les personnes du public (hors médicale et hors naturelle) ; cela correspond à un risque de 5 morts par cancer (donc l’apparition d’environ 15 cancers) et 2 anomalies génétiques graves pour 100 000 personnes. En cas d’accident ces normes ne sont plus applicables, les autorités estiment que l’on peut faire prendre à la population un risque plus important vu la situation. Ainsi en dose équivalente corps entier, c’est à partir de 10 mSv que vous aurez droit à des contre mesures de protection et si le risque est seulement dû aux iodes radioactifs, 50 mSv à la thyroïde entraînera la distribution d’iode stable. C’est bien sûr le point de vue des officiels… pas forcément celui des citoyens ! »
Réponse du ministère de la santé : (Informations fournies par le Département des urgences sanitaires de la DGS Laurence Danand Mission Information et communication Direction générale de la Santé)
Le comprimé d’iode doit être pris uniquement et immédiatement à la demande des autorités locales (en France, il s’agit du préfet). L’efficacité de cette mesure est optimale lorsque la prise, à la posologie requise, est administrée 1 à 2 heures avant l’exposition au rejet contenant de l’iode radioactif. Le degré de protection diminuant progressivement après le début de la contamination, sur environ 24 heures. Au-delà de 24 heures, cette mesure de protection perd son efficacité et peut même être responsable de l’apparition de pathologies thyroïdiennes secondaires à la prise d’iode stable.
…au-delà de 40 ans, l’analyse du rapport risque/ bénéfice ne plaide pas en faveur d’une administration systématique d’iode stable en cas de contamination par des isotopes radioactifs de l’iode. »
Réponse de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) « … Les doses limites retenues dans les PPI pour ordonner à la population de se mettre à l’abri (10 mSv) ou évacuer (50 mSv) sont supérieures à la limite de 1 mSv/an ci-dessus car elles s’appliquent à une situation d’urgence radiologique où la source d’exposition n’est pas contrôlable contrairement au cas du fonctionnement normal.
…Il a été montré que le meilleur moment pour prendre l’iode stable est 1 heure avant l’exposition à l’iode radioactif. Par ailleurs, il a été montré que l’efficacité de cette action de protection diminue assez rapidement dans les heures qui suivent la prise d’iode. »
Jacques Terracher