Dire qu’on s’est trompé, faire amende honorable… et reprendre la route en n’oubliant pas de passer par la gare « Service public » pour avoir encore l’espoir d’atteindre la fin de son voyage et d’envisager les étapes à venir. La municipalité de Poitiers n’a plus le choix, elle doit renoncer à fermer la résidence autonomie et la crèche familiale sous peine de naufrager, et son équipe et les valeurs qu’elle promettait de défendre en arborant dans son programme l’union solidaire de l’écologie et du social.
Quand on voit les usagers concernés s’engager dans la lutte, unanimes et déterminés, quand on voit les salariés concernés les épauler de toutes leurs forces, quand on voit le quartier converger vers les structures menacées, quand on voit les pétitions se remplir, quand on voit toutes les forces de la gauche sociale et écologiste chanter leur soutien au détour d’une manifestation pour la défense des conquis sociaux, est-il encore possible de parler de la verticalité de ses bottes, de la pertinence de ses tableaux Excel, de la méchanceté des partenaires défaillants ?
Ayez donc cette élégance de l’intelligence qui est encore capable de reconnaître une erreur, qui sait entendre qu’une autre voie est ouverte que celle que l’on pensait la meilleure, qui, ayant trébuché, retrouve l’équilibre et a le courage de reprendre la route.
Rappelez-vous vos propres combats, comme celui du théâtre, où les gestionnaires de tous bords prononçaient la vétusté, l’inadaptation de la structure condamnée, refusaient d’entendre les milliers d’opposants, dédaignaient le collectif de défense… Vous proposiez, pour beaucoup d’entre vous, alors, avec nous, une autre lecture comptable du dossier et vous retrouviez dans la défense d’une culture populaire et ouverte au cœur de la ville. Le théâtre a été détruit in extrémis par vos prédécesseurs qui ont perdu, dans l’histoire, nombre de leurs soutiens. Ne doutez pas qu’ils voient dans votre entêtement l’image du leur, qu’ils applaudissent à la cure de jouvence que vous leur offrez.
Jacques Arfeuillère
Cette fois le collectif que vous affrontez vous parle de solidarité, vous rappelle la nécessité de faire vivre les liens entre les générations, entre les habitants… Ils font, dans leur lutte, la preuve de la richesse de ce qu’ils défendent. Ils reprennent à leur tour l’hymne affirmant leur présence, cette fois contre vous ! En disqualifiant ce message, en restant sourds à ceux qui le relaient, c’est votre propre parole que vous attaquez. Attention à ne pas vous condamner à rester, pour tout le reste, inaudible !