Un article de Nonna Maia

1) La première violence, c’est celle, faite au vivant, par une industrie – et une agro-industrie – avides de profits. Les espèces disparaissent, celles qui survivent sont de plus en plus malades… pour le bonheur des labos. Le climat se dégrade. L’effondrement est à 2 pas.

> Cultiver la biodiversité

2) La seconde violence vient du « Pouvoir institutionnel» : il devrait en théorie se soucier de l’intérêt général, mais il a été mis en place à coup d’habile propagande par les tenants de la première violence. Ces 2 pouvoirs sont alliés et s’abreuvent à la même source d’Ubris, la drogue qui réclame des doses de plus en plus fortes… quelles qu’en soient les conséquences.
Pas de limite de coût : les budgets de l’armement sont « à fond perdu ». Tout le monde paie pour armer des policiers couverts parfois jusqu’au meurtre !
> La décision revient à ceux qu’elle concerne, l’harmonisation part des groupes de base

3) Le refus citoyen est bafoué, les recours légaux détournés, laissant place à l’indignation et la rage. Le Pouvoir oppose une barrière de surdité qui ne laisse qu’une issue : l’affrontement et, dans le même temps, la manif, seule possibilité restante de dire non, est INTERDITE.
Cette interdiction permet d’accuser les opposants de vouloir une guerre… pour laquelle la police est de toute évidence sur-équipée et surchauffée : troisième et tripleescalade de violence du pouvoir.
> Désarmement !

4) Au quotidien, la société multiplie les ordres d’obéissance tout en exacerbant l’énergie réprimée : compétition tous azimuts, jeux vidéo et PUB.
Cette quatrième violence, détournée de toute utilité sociale, est par nature mal maîtrisée.
Personne ne s’intéresse à la force qui est en nous sinon pour la réprimer. ..
Pas étonnant qu’on ne sache pas la gérer !
> Mettons nos désirs dans les biens qui se multiplient dans le partage. Les jeux, le rire, les arts… mettent la violence à distance

5) Tout le monde voit que ça ne peut pas durer. Les jeunes – et les moins jeunes – qui sentent en eux un courage vital veulent « faire quelque chose ». Même la petite grand-mère que je suis est capable de mobiliser la pulsion nécessaire pour braver le danger si c’est pour l’amour de ses enfants et petits-enfants. Cet instinct de vie ancestral, entre colère, peur vaincue et dignité, génère une détermination indomptable. Si la mort me cueillait dans un de ces instants qui nous portent au-delà des limites individuelles, j’imagine que ce serait une espèce de joie. Et mourir joyeusement, c’est pas mal…
Cette pulsion altruiste a porté à Sainte-Soline des milliers de manifestants déterminés. On peut dire que ce courage est une cinquième forme de violence, inscrite au plus profond de nos gènes, et source de notre liberté : il n’est pas question de la condamner. C’est la seule que nous devons revendiquer face à la cohorte des autres !
Mais, attention ! Dès qu’une ombre d’Ubris, une miette d’égoïsme ou d’insincérité interfère dans ton élan, la magie cesse… Confondre la joie du courage sauvage avec une vulgaire poussée d’adrénaline, c’est l’erreur fatale des fanatiques et fascistes de tous poils.
> Autonomie et liberté : plus tu es libre et autonome, mieux je le suis aussi

6) Les violences peuvent donc être de nature très différente mais les médias établissent de fausses symétries pour que l’opinion les confonde. Les amateurs de confort en profitent pour condamner « ceux qui savaient bien ce qui les attendait »
La sixème violence – celle de la confusion et des préjugés – entretenue par le pouvoir et sa propagande c’est le point de bascule qui doit attirer notre attention. Les cocktails Molotov, agités par certains, entretiennent les malentendus sur la nature de notre projet.
> retirons notre confiance à la finance et à sa propagande

> que notre message soit lisible, franc et cohérent : que la forme traduise le but…

Notre projet est en deux temps :

a) dénonciation et boycott. Nous dénonçons d’abord, à partir des atteintes graves, la mauvaise gestion des biens communs : c’est l’exemple des GPII. Les Grands Projets Inutiles et Imposés. Les mégabassines, l’enfouissement des déchets à Bure et les projets d’EPR en font partie. Nous les refusons par solidarité avec tous les vivants. Une bonne partie des gens est prête à évoluer en ce sens.

et b) instauration d’un nouveau régime.

Nous n’allons pas pouvoir repartir à zéro à chaque GPII : toutes nos forces à ND des Landes, puis à Sainte-Soline, puis à Bure.. Nous devons rassembler toutes nos victoires en une victoire : des Zones à Défendre partout et la 6e république préparée par la Nupes …

Pour cela nous avons besoin de tous nos voisins et amis et nous devons rassurer les indécis car le changement se fera avec eux. Nos instances de décisions prendront en compte TOUS les points de vue harmonisés collectivement.

Que notre récit- et nos chansons -soient de plain-pied avec le peuple. Je n’ai pas compris pourquoi mes chants, familiers comme des souvenirs d’enfance, ont reçu publiquement l’accusation digne de Darmanin d’« écoterrorisme des oreilles ».

Ben non ! Nous n’avons pas intérêt à laisser libre cours à une septième violence, celle des super-héros : nous avons besoin de camarades qui assument une vision générale de la lutte mais ils n’ont pas l’exclusivité de notre image collective et doivent intégrer d’autres considérations…

La PAIX c’est ce qui nous va le mieux : planter des haies, faire du canoé, la fête…

En résumé  nous avons répertorié à l’occasion des mégabassines, six formes de violence, ersatz de courage et une forme vraie de courage !
Heureusement ce merveilleux courage se multiplie dans le partage !
Rassemblons pour lui toutes nos ressources de compréhension et d’empathie !

Merci BNM86  et les soulèvements de la Terre !

Nonna Maia

Rédaction

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