Suite au communiqué de l’A.P.C.L.P publié sur web86.info (cliquez ici), Il me semble important d’apporter les précisions suivantes.
Ce communiqué annonce des échanges avec d’éminents spécialistes sur l’incontinence urinaire, afin d’aider les patients atteint de ce symptôme, ce qui est louable tant ce symptôme est handicapant.
Cependant cette association de patients milite aussi pour le dépistage du cancer de la prostate. Cela fait environ trente ans que les urologues promeuvent ce dépistage (1). Or, comme pour d’autre cancer, ce dépistage est contesté et aucune autorité médicale dans le monde ne le recommande (2). En effet les études à long terme montrent que la prise en charge précoce d’un cancer de la prostate chez un homme asymptomatique ne permet ni d’allonger son espérance de vie, ni d’améliorer sa qualité de vie (3).
Sur 10 hommes traités dans ce cas entre 3 et 8 le sont pour rien, avec le risque d’effets indésirables, infection parfois grave, trouble de l’érection et… incontinence (4).
Alors pour quelle(s) raison(s) l’A.P.C.P.L.P, dont je ne remets bien sûr pas en cause la probité des membres, elle-même membre actif du réseau de cancérologie ONCO Nouvelle Aquitaine, milite-t-elle pour ce dépistage ? Peut être par méconnaissance des recommandations internationales.
Il est par ailleurs à noter des financements du réseau de cancérologie ONCO Nouvelle Aquitaine par l’industrie pharmaceutique qui auraient sans doute pu être signalés.
Gilles Gabillard
(1) Cancer localisé de la prostate : pas de dépistage systématique ! Rev Prescrire 1990 ; 10 (95) : 165-167
(2) https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-prostate/depistage
(4 )PSA et dépistage des cancers de la prostate Fiches Infos-Patients Prescrire – août 2022
(5) https://www.transparence.sante.gouv.fr/pages/infosbeneficiaires/?refine.id_beneficiaire=221986