Vraie-fausse manifestation de droite par les occupant-es du TAP (Théâtre Au Peuple) ce vendredi 30 avril. Depuis le TAP jusqu’à Notre Dame La Grande en passant par le commissariat, l’ancien théâtre et les pavés de la Place d’Armes. L’occupation du TAP a été initiée par les intermittent-es du spectacle contre la réforme de l’assurance chômage et qui touchera tou-tes les salarié-es.
Les différentes stations de ce chemin de croix :
Voici quelques images de la manifestation poitevine la plus hilarante jamais rencontrée. Bravo à ces professionnels du spectacle qui ont réussi à caricaturer un camp réactionnaire pourtant déjà largement caricatural
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Première station : la sortie du TAP
À chaque station correspondait donc son lot de chants et slogans que chaque participant-es lisait dans « Missel, mi raisin« . Voici tous ceux correspondant à la sortie du TAP :
« BFM, BFM, OUAIS ! OUAIS ! « On est plus, plus de droite que vous » « Du caviar, dans le farci poitevin » « Plus d’hermès, et moins d’herpès » « Plus de SUV et moins de pédés » « La femme à la vaisselle et pas au violoncelle» « Un homme une voix, une femme tais toi !! » « Intermittentes ! retourne dans pays »
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Deuxième station : le commissariat
Que prêchait le « Missel mi raisin » ?
« 1 gendarme, 2 gendarmes, bof, bof ; 3 gendarmes, 4 gendarmes, mouais, mouais ; 10 gendarmes, 20 gendarmes, oui, oui ; 100 gendarmes, 1000 gendarmes ; Youh000000000U !» « État policier, c’est ma sécurité » « CRS égal tendresse » « Moins de flash mob, plus de flash-bail » « Nous sommes fiers, des violences policières »
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Troisième station : l’ancien théâtre de Poitiers
L’ancien théâtre de Poitiers a été converti en appartements de luxe par le maire déchu, A. Claeys. Il a fait l’objet d’une âpre lutte du « Collectif de défense de l’ancien théâtre » qui n’a pas peu fait à la déconsidération de ce potentat local du PS.
Suivont le « Missel mi-raisin » :
« La culture, ça fait mal à la tête » ; « Des apparts, dans vos théâtres, ça , ça c’est l’occupation » ; « Moins d’Assedic et plus domestiques » ; « I.S.F, Fnstinct de Survie Français ! »
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Quatrième station : la Place d’armes
Alain Claeys, le maire précédent de Poitiers, ancien éléphant du PS, a pavé tout le centre ville : en été, la réverbération est insupportable et ,dès qu’il pleut, les rues du centre se convertissent en vraie patinoire. La maire actuelle de Poitiers est L. Moncond’huy (EELV), ancienne conseillère régionale EELV de la Nouvelle Aquitaine.
La fenêtre filmée à la mairie en haut à droite correspond à celle de la maire
Le « Missel mi raisin » ?
« CAC 40, CAC 40, ouais ! Ouais ! » ; « Ces pavés, ne sont pas si glissants » ; « Sous les pavés, la cage dorée » ; « La verdure c’est juste c’qui faut » ;« So So So, Solidarité, avec les traders du monde entier »
Chant sur l’air de « Jésus reviens » : « Claeys reviens, Claeys reviens, Claeys reviens parmi les tiens, tu n’es pas de droite mais c’est un peu comme si, c’est pas comme la Moncond’huy.. Claeys reviens (bis) Claeys reviens pour notre bien, En roi de Poitiers t’as vraiment assuré, Respect à tout ces beaux pavés.. »
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Cinquième station : l’ancien Palais de Justice
Oui, le « Missel mi-raisin » :
À la police : « Fais moi mal fais moi mal Ouais ! Ouais ! » ; Aux manants : « Votre gueule, votre gueule, Ouais ! Ouais ! » « La police avec nous, nous ce qu’on veut, c’est des bisous » ; « Plus d’attestations, pour tout ces bouffons » ; «Permissions pour les dîners de Chalençon » ; « On en a gros, sur nos comptes en banque » ; « Réprimez, les manifestations » ; « Au moins moi, oh je n’me plains pas »
Sur l’air de « un pas en avant » : « Une bague en diamants, un collier de perles, c’est tout ce qu’il me reste, de grand maman »
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Sixième et dernière station : Notre Dame la Grande
Puis a été lu un texte parodique, ma foi très bien troussé, de Francois-Gonzague de la Godardiere
Le discours en entier est à lire ici
Que disait le « Missel mi raisin » ?
« RCF, RCF, Ouais, Ouais » ; « 1 enfant et 2 enfants et bof bof. 3 enfants et 4 enfants et mouais mouais ! 5 enfants et 6 enfants et oui oui !! 7 enfants et 8 enfants et youuuhouuuuuh !!! » ; « Plus y’a d’enfants, plus le château est grand »
Chant « un pas en avant » : « La graine à papa, le bol à maman, c’est la seule façon, de faire des enfants. Un père, une mère et pis c’est tout (bis) »
Puis vint un discours enregistré poussant l’absurdité du discours macronien, notamment sur la crise sanitaire, à son paroxysme. On reconnaît sur les photos un président et ses clowns.
provoquant la folie communicative parmi les présent-es
jusqu’au désastre actuel
Loin du second degré, a été faite lecture d’un passage du petit livre indispensable de Barbara Stiegler…
« De la démocratie en pandémie« …
À lire absolument pour comprendre la période très spéciale que l’on vit. Et c’est seulement 3,90 !
Tout au long de la manifestation il y a eu aussi ces quelques slogans issues du « Missel mi raisin »
A la police et aux institutions : « Ne vous inquiétez pas, on fera pas de dégâts » ; « Câlins gratisse, pour la police » ; « Nos domestiques nettoierons derrière nous ». Quand on croise un jeune : « range ta chambre, range ta chambre, ouais, ouais ! ». Quand on croise un adulte : « qu’est-ce que tu fais là, tu travailles pas ! ». Quand quelqu’un rentre dans un commerce ouvert ou autre : « Essuies tes pieds, avant d’entrer ». Sur les routes avec circulation : « Regardez avant de traverser » « Mettez, votre clignotant » ; « Traversez dans les clous ». Quand on croise quelqu’un : « Faute de goût, faute de goût, ouais, ouais » ; « Je t’envoie l’adresse de mon tailleur » ; « Ta braguette est ouverte ». Devant des restos : « Je vous ferais suivre l’adresse de mon traiteur ». Quand ça s’emballe : « Chut, chut, un peu moins fort, Pardon, pardon, pour les décibels ». Et puis aussi : « Il fait frais pour un mois de mai » ; « En avril ne te découvres pas d’un fil » ; « A bas, à bas, les coudes sur la table » ; « A bas, à bas, le second degré » ; « Protégez vos enfants, et pas les migrants » ; « Les gilets jaunes, sont très mal coupés » ; « On ne dit pas, une brosse à caca »
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