Lors des allocutions de fin de manif, on entend peu ce que dit l’orateur ou l’oratrice. Pourtant des analyses intéressantes y sont exprimées.
Pour le 1er mai à Poitiers, voici :
- l’intervention prononcée par la FSU sur les lycées professionnels
- celle sur les Services publics
- Solidaires sur le partage des richesses
- l’allocution de l’intersyndicale86 prononcé par la CGT
Contre la réforme de la voie professionnelle
Cette intervention concerne les luttes contre le projet de réforme de la voie professionnelle à l’éducation nationale, qui se sont caractérisées par deux jours de grèves en octobre et en novembre 2022.
Dans sa dernière allocution, celui qu’il faut bien appeler le président de la république déclarait la main sur le cœur qu’il fallait transformer la voie professionnelle. « Il est toujours étonnant de constater avec quelle conviction les bourgeois promeuvent les vertus du travail manuel pour les enfants des autres. »
L’idée maîtresse de cette réforme n’est pas nouvelle. Elle vente les mérites de l’apprentissage pour en faire un modèle de formation. Il faut savoir que dans certaines filières de l’apprentissage, les ruptures de contrats avoisinent dès la première année les 60 %. Des travaux sérieux montrent qu’à long terme ce sont les élèves des lycées professionnels qui s’intègrent le mieux au monde du travail.
Cette réforme s’inscrit dans une série. À chaque fois l’objectif reste le même : réduire la part des enseignements scolaires et donc l’accès au savoir pour les jeunes des classes populaires. « Il est bel et bien fini le temps où l’on cherchait à donner plus à ceux qui avaient moins. »
– en 2009, Sarkozy réduisait d’1/4 la durée des études pour obtenir le bac pro.
– en 2019, sous prétexte d’améliorer l’orientation, on réduisait encore l’accès au savoir et avec lui les postes d’enseignants.
– aujourd’hui, la mesure phare qui consiste à augmenter de 50 % la durée des stages en entreprise réduit encore drastiquement l’enseignement.
Il faut savoir qu’il est déjà difficile de trouver des lieux de stages à tous les élèves, et que les patrons eux-mêmes préfèrent accueillir des élèves formés au mieux.
Cette réforme dépasse donc la traditionnelle opposition droite-gauche. L’argent n’a pas d’odeur et on est en droit de se demander à qui profite le crime !!
Il est question que l’enseignement professionnel devienne à terme une prérogative du ministère du travail, et non plus de l’éducation nationale.
La rectrice va même jusqu’à dire que cette réforme est démocratique puisqu’elle se fait le relais de la volonté des parents.
Là aussi, les études sérieuses montrent que cette soi disant volonté n’est autre que la réponse des familles les plus démunis aux contraintes financières qui pèsent sur elles. Mais face à cette lumière qu’apportent les sciences sociales, nos gouvernants actuels préfèrent avancer dans le noir.
En mettant cette partie de la jeunesse au service de l’emploi rapide et local et en la privant d’un accès légitime aux études supérieures, cette réforme s’inscrit à contre courant de l’histoire.
C’est la raison pour laquelle il nous faut encore la contester avec vigueur.
Romuald Papot
Services Public & Macron
Chers camarades,
En ce jour du 1er mai, nous nous rassemblons pour célébrer les travailleurs et travailleuses du monde entier et rendre hommage à leurs luttes présentes comme passées.
En ce jour du 1er mai, nous réaffirmons notre engagement à poursuivre cette lutte jusqu’à ce que nous atteignions l’égalité, la justice et la dignité pour tous.
En ce jour du 1er mai, nous manifestons pour dire haut et fort que les travailleurs et les travailleuses ne sont pas des machines à produire, mais des êtres humains qui méritent respect et considération.
Pourtant, en ce jour du 1er mai, notre pays, ses citoyens et citoyennes, ses travailleurs et travailleuses subissent une attaque sans précédent !
Alors que nous sortons à peine de la pandémie de Covid-19 qui a bouleversé nos vies, l’économie, et qui a mis en lumière l’importance cruciale des services publics. Alors que le président Macron a déclaré à cette occasion que « le jour d’après ne sera pas comme le jour d’avant ». Alors que sa réélection n’est que le témoignage du refus d’une grande partie des citoyennes et citoyens de ce pays de voir l’extrême droite accéder au pouvoir, Les travailleurs et les travailleuses de France se voient voler 2 ans de vie supplémentaires pour enrichir le capital et ses dérives, le tout contre l’adhésion de toutes et tous !
Pour la FSU, pour l’intersyndicale, pour quasi tous les travailleuses et travailleurs et pour plus de 70% de la population, ce recul de l’âge de départ est inacceptable ! 64 ans, c’est NON ! Court-circuiter le pouvoir législatif, c’est NON ! Imposer contre la volonté de toutes et tous, c’est NON ! Intimider et réprimer le mouvement social, c’est encore et toujours NON !
A la crise sociale, le président Macron et tous ses sbires n’ont répondu que par l’installation d’une crise démocratique !
Alors, on peut nous accuser d’être contre tout, nous « les syndicats », pourtant n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre : des projets, nous en avons, et pour la fonction publique, la FSU en porte chaque jour :
– des moyens pour les services publics en général en maintenant un maillage territorial de qualité au plus près des usagers pour un accès équitable de toutes et tous ;
– des moyens pour l’éducation en particulier avec plus de personnels, une véritable revalorisation, plus de classes, de plus petits effectifs… ;
N’oublions jamais que le service public est la richesse de celles et ceux qui n’en ont pas. Alors, en ce jour de 1er mai, c’est l’occasion pour nous de réaffirmer le nécessaire réinvestissement massivement dans les services publics pour garantir leur qualité et leur accessibilité pour tous et toutes.
Le 1er mai est une journée de célébration et nous sommes heureux de passer cette journée de festivité avec vous ! Mais le 1er mai, c’est aussi une journée de lutte et d’engagement. Pour continuer à lutter contre le président Macron et ses projets mortifères, pour GAGNER, nous devons rester unis et mobilisé-es pour défendre nos droits, nos emplois, nos services publics, un autre modèle de société.
Nous en profitons pour saluer et remercier toutes les composantes de l’intersyndicale poitevine qui depuis près de 4 mois œuvrent de concert pour s’opposer à la réforme des retraites .
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Le partage des richesses
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Allocution de l’intersyndicale 86
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