Vraiment ?

Dans le mensuel « Vienne Mag » n°161 distribué dans les boîtes-aux-lettres, Alain Pichon, le président du département de la Vienne, se réjouit du « protocole du bassin du Clain« . En effet, d’après lui « ce protocole va permettre de stocker l’hiver dans des réserves de substitution [les fameuses « bassines », NDLR] pour en disposer l’été, quand elle peut manquer, sans être tenu de la prélever dans les nappes. C’est une formidable avancée, tant pour les milieux, pour les habitants que pour les agriculteurs. »

Certes, pour récuser ces gros mensonges maintes fois répétées, il faudrait entrer dans les détails du protocole (voir à ce sujet cet article de Vienne Nature que les partisans du protocole connaissent très bien).

L’ensemble de la population n’ira pas consulter les différents arguments : trop compliqué, pas le temps, autre chose à faire, pas l’urgence.

Il ne reste plus aux citoyen-nes que la croyance : qui croire ?

D’un côté il y a les très nombreuses/eux élu-es (maires, Conseiller-es départementaux et régionaux) qui ont voté-es partout dans le département en faveur du protocole. Idem pour le SIVEER (captage, traitement et distribution d’eau), le syndicat agricole productiviste, la FNSEA, le tout sous la houlette du préfet de la Vienne (un proche de Macron).

De l’autre il y a les associations de consommateurs/trices, environnementalistes, le monde agricole hormis le grand patronat de la FNSEA, les manifestant-es de BNM86 (Bassines Non Merci), la majorité des élu-es de Grand Poitiers.

Qui croire, donc ?

La bataille du récit

Alain Pichon connaît ses classiques. Il a choisi lui aussi de faire taire le débat d’idée en inondant le discours d’un gros mensonge mille fois répété par les élites politiques et étatiques. Plus un mensonge est répété, plus il semble vrai.

Autre classique : faut absolument éviter d’avoir jamais un débat d’idées contradictoires. Il faut rester sur le « croire ou pas ». Les partisan-es du protocole fuient comme la peste toute tentative de débat public.

Et, grand classique aussi, pour faire passer le mensonge du bien fondé des « bassines » Alain Pichon a recours au vieux cliché du « je vous ai compris ! ». On applique ce qu’on a décidé par avance (les « bassines ») mais on adapte la raison de ses choix en fonction du public qu’on veut convaincre et de l’actualité du moment (ici sur le thème du changement climatique).

Bref, si Alain Pichon ou le préfet ou etc. sont favorables aux « bassines » ce n’est pas qu’ielles n’ont pas compris. C’est qu’Ielles pratiquent la bataille du récit. Ielles ne sont pas là pour servir au débat, pour convaincre par des arguments justifiés. Non. Ielles servent d’abord et avant tout des intérêts particuliers (gros céréaliers exportateurs par exemple). Ce n’est possible qu’en imposant un récit.

Conclusion 1. Nous sommes gouverné-es par des gens qui ne sont pas élus pour servir en toute circonstance un quelconque intérêt commun.

Conclusion2. Dans la bataille du récit nous, nous avons le nombre. C’est nous le nombre. C’est ce qui est d’abord en jeu à Sainte-Soline dès ce week-end.

PC

Rédaction

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