1,2 milliard d’euros en moins pour l’Université publique, c’est la coupe budgétaire de trop pour les étudiant-e-s poitevin-ne-s mobilisé-e-s. Depuis le 11 février dernier : réunions, manifestations et occupations s’enchainent. Dans le viseur des étudiant-e-s : une mobilisation nationale.

C’est dès 6h30, ce 11 février, que furent érigés les premiers blocus à l’appel de l’intersyndicale étudiante (réunissant l’UNEF-RS ; Solidaires étudiant-e-s ; la CGT-SELA et soutenue par le mouvement autonome). Constitué de palettes et de poubelles, le blocus décrété en A3 s’étend à plusieurs bâtiments les jours suivants : A4, B3, B7, B8, B24, B27, B35, et, l’Hôtel Fumé, pourtant en centre-ville. Dans le même temps, les Assemblées générales ne désemplissent pas : 150 participant-e-s le 11 ; 250 le 12 ; 500 le 13 ; 600 le 14…

« Le redimensionnement de l’offre de formation », l’apogée du « en même temps »

En Assemblée générale, la crainte du « redimensionnement de l’offre de formation » est dans toutes les têtes. Annoncé le 20 décembre 2024 en Conseil d’administration, ce « redimensionnement » correspond, à court termes, à la fermeture de parcours et d’options et, à long terme, à la suppression des filières dites non productives. Une crainte renforcée par un contexte nationale dégradé, avec 80% des universités française en situation de déficit budgétaire. Dégradé, les bâtiments le sont tout autant, et la situation ne devrait pas s’améliorer, l’Université de Poitiers étant contrainte de puiser dans ses « fonds de roulement ».

68,5% des étudiant-e-s sous le seuil de pauvreté, la précarité étudiante enjeu majeur de la mobilisation

Alors que le coût de la vie étudiante a augmenté de 27% depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, les étudiant-e-s s’organisent contre la précarité et font le lien avec les travailleurs et travailleuses. L’habitation récurrente du bâtiment A3 permet d’y tenir cantine solidaire et cours alternatifs, projection du film Grève Générale, conférence sur la Sécurité sociale alimentaire… sont autant d’espaces nouveaux d’échanges et de politisation.

+ de 500 manifestant-e-s, la mobilisation s’accroît

Rapidement, la mobilisation sort des murs de l’Université et étend ses revendications. Le 20 février, journée mondiale de la Justice Sociale, c’est plus de 500 manifestant-e-s qui défilent dans les rues de Poitiers. Parti-e-s du campus, ils et elles rejoignent un rassemblement des travailleurs-euses cégétistes devant la CPAM, pour demander l’abrogation des réformes des retraites. Le 6 mars, c’est plus de 600 manifestant-e-s, qui partent du campus, en direction de la Préfecture, sous la banderole de tête « Il n’y a plus d’Université à Gaza ». À cette occasion, le cortège s’est rendu devant la Commission de la formation et de la vie universitaire où une délégation a porté les revendications du mouvement. Cette délégation, composée d’étudiant-e-s et d’agent-e-s, a demandé la dispense d’assiduité pour permettre aux étudiant-e-s boursier-ère-s de se mobiliser sans craindre de perdre leurs bourses.

La Coordination Nationale Étudiante du 11 mars : nationalisation du mouvement ?

Loin d’être un cas isolé, la mobilisation poitevine fait figure de fer de lance, en témoigne la diffusion partout en France des courts métrages produits par le collectif poitevin Ciné Luttes (court métrage à retrouver sur : https://www.youtube.com/@Cin%C3%A9Luttes). Une nouvelle étape devrait être franchie ce 11 mars à l’occasion du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche, au même moment se tiendra, à Paris, une Coordination Nationale Étudiante constitué de délégué-e-s de Tours, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Paris… et Poitiers ! Cette CNE devra acter un planning national tout en se positionnant sur les revendications des étudiant-e-s poitevin-ne-s : suppression des plateformes sélectives, construction de logements CROUS, repas à 1€ pour tous et toutes, revenu étudiant…

NP

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mar Mar 11 , 2025
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