Ce film de Mehdi Fikri avec Camélia Jordana, Sofiane Zermani, tous deux très connus en tant que chanteurs, est une fiction tellement proche de la réalité ! Cette réalité, la LDH la dénonce hélas régulièrement, ce qui justifie le soutien qu’elle apporte à ce long-métrage : violences policières, gestion sécuritaire des quartiers, refus du dialogue social et violence qui en découle.
Nous sommes dans la banlieue de Strasbourg. Suite à la mort de son petit frère lors d’une interpellation policière, et après la douleur, l’abattement, Malika se lance dans un combat afin de faire éclater la vérité, d’exiger justice et de réparer le malheur en lui donnant un sens social au péril de l’équilibre familial. Les autorités tentent de créer de l’opacité autour de cet homicide pour que la famille ne pose pas de questions et que la société ne s’insurge pas contre des violences liées aux biais raciaux. Dans le même temps, la victime est déconsidérée, ramenée à des faits de petite délinquance.
Pour autant, ce n’est pas un film manichéen, c’est un film sensible et poignant. Les dernières images sont des archives des luttes contre les violences policières depuis les années 1990 et de nombreuses familles de victimes.
Pour la LDH, ce film est une opportunité pour animer des débats et évoquer ses revendications : formation des policiers aux biais discriminatoires, police de proximité au service de la population, interdiction des pratiques dangereuses, suppression des amendes forfaitaires…
(1) Mehdi Fikri a travaillé comme journaliste ; il a enquêté sur les violences policières, les quartiers populaires, les mouvements sociaux… C’est son premier long-métrage.
Réalisation : Mehdi Fikri Production : Topshot Films, The Film ; durée : 94’