Quand les inepties se multiplient, la maladresse ne peut pas servir d’alibi ; et comme nous sommes persuadés que nul n’est malveillant, pour apporter remède à l’insuffisance, il faut se réunir pour l’évaluer.
Tout avait pourtant bien commencé : le labeur des ouvriers nous avait dessiné un lac de 85 hectares, abondé par la nappe phréatique de St Cyr ; cette eau limpide sur le fond de carrière, avait osé la couleur émeraude des laquettes de montagne et autres plages de Bretagne ; nos élus bien inspirés, avaient posé la base nautique offerte aux vents de la vallée. On était bien !
« On était bien ! », mais comme la chanté Nino Ferrer : « Un jour ou l’autre, il faudra bien qu’il y ait la guerre… » Supposait-il que l’homme naturellement bon n’en est pas moins naturellement c.. ? Car enfin, après avoir utilisé les deniers publics pour construire la Base nautique, qui aurait pu imaginer que les contribuables (communes alentours) soient à nouveau mis à contribution pour, notamment, planter plus de cent arbres sur la presqu’île, et autres haies multipliées pour couper le vent ?
La raison cachée est certainement moins celle de l’imbécillité que du « sauve qui peut » : l’eau limpide du Lac de St Cyr est devenue grise, et les algues y prospèrent abondamment ; près du toboggan, à la sortie d’une canalisation, il y avait ces derniers jours une odeur pestilentielle. En outre, les fertilisants et désherbants déversés sur les dizaines d’hectares du golf, ne constituent-ils pas une pollution majeure ; enfin, l’abondance d’arbres qui étouffent la belle lumière du plan d’eau, n’est-elle pas une vaine tentative pour absorber une partie des nitrates qui descendent dans le lac.
Nul ne devrait s’accommoder de ce danger pour les baigneurs et autres compétiteurs aquatiques, à fortiori puisqu’il s’agit d’un faux dilemme déjà résolu en d’autres lieux : par l’usage du green synthétique, ou mieux encore, au golf 100% écologique du Bois-Guy d’Ille et Vilaine.
Pour ne rien faire, l’argument bateau souvent avancé – c’est une question d’argent – ne serait pas recevable.
Certes, toute bonne intention a des limites, et les contributeurs sont amenés à choisir. Ici évidemment accompagner la voile et la natation, comme ailleurs on accompagne l’athlétisme, le foot…
Mais peu imagineraient que ce soit pour venir combler un « déficit » du golf (qui n’est pas l’UFOLEP) et celui de son restaurant qui n’est pas une cantine.
Jacques TOURET
29 septembre 2019