Vendredi après midi je me trouvais dans les rues piétonnes de Poitiers. J’ai croisé deux militaires de chaque côté de la rue, en treillis de combat avec gilet pare-balle. Leur fusil mitrailleur FAMAS avait un témoin d’occupation de chambre coloré bien visible et un chargeur engagé .
Quelques mètres plus loin deux autres militaires ainsi équipés, eux aussi en formation de patrouille.
Puis à une centaine de mètres, toujours dans les rues piétonnes bondées, encore quatre autres soit huit FAMAS en quelques mètres.
Je trouve la présence d’armes de guerre non pas rassurante mais inquiétante.
Les récents attentats ont montré que la présence militaire n’empêchait pas les kamikazes de provoquer des massacres. Certains déséquilibrés les prennent même pour cible.
Face à la menace réelle, je n’ai pas besoin d’être rassuré. J’ai besoin d’être protégé.
Ce qui me protégerait c’est que moi et et les gens d’en bas comme moi, nous ne servions pas de cible aux terroristes pour faire pression sur la diplomatie française qui soutient nombre de dictatures africaines ainsi que du proche et moyen Orient. Je considère que ma vie et celle des gens d’en bas valent plus que les dollars des ventes d’armes, du pétrole et autres intérêts d’une certaine élite française.
Ce qui me protégerait ce serait que les services publics soient plus efficaces et plus présents pour toute la population française, qu’on intègre tou-tes les jeunes dans la société notamment par l’emploi. Et qu’on arrête de se voiler la face sur la discrimination déjà bien trop réelle qui s’exerce en France en fonction de la couleur de peau ou de ses plus ou moins lointaines origines nationales ou de sa culture religieuse.
La présence des militaires à Poitiers ne me rassure pas : elle me fait peur.
Mais n’est-ce pas le but poursuivi ?
P. Canaud
Merci pour cette réalité fracassante !
Merci pour votre soutien !