Au moins 500 personnes à vue de nez ont défilé dans le centre ville de Poitiers « contre le racisme, les violences policières, les expulsions et pour l’égalité des droit » à l’appel de nombreuses organisations de gauche et d’associations antiracistes et pour les droits de l’homme.
Moins que les manifestations précédentes mais ce mouvement est toujours énergique par des slogans sentis (« justice pour Adama », « Pas de paix, pas de justice », « justice pour les victimes ») et parfois le classique « tout le monde déteste la police » . On pouvait voir encore de nombreux panonceaux faits à la main et de nouvelles exigences (les Queers, par exemple).
L’exigence de l’égalité des droits reste le leitmotiv de cette mobilisation populaire (voir les articles précédents sur ce site).
La police était très présente à travers la BAC qui, grande différence avec le mouvement des Gilets jaunes, était pacifique et s’est contentée d’un grand « reportage » vidéo pour intimider mais aussi pour fourbir ses fichiers sur les (jeunes) nouvelles et nouveaux venues
Les gendarmes mobiles (en nombre) ont empêché que la manifestation aille vers la gare et les boulevards, sans faire de démonstration d’agressivité.
Vous rappelez-vous de ce débat récurrent et anxiogène sur « déclarer ou pas » les manifestations qui avait suivi la répression systématique par Valls Hollande contre les manifestations anti-loi El Khomri ou de Macron contre les Gilets jaunes ?
Là, la manifestation était non déclarée, totalement pacifique, y compris celle du samedi précédent où la police n’avait pas prévu l’ampleur du mouvement et pendant laquelle ses effectifs étaient visiblement « sous-dimensionnées ».
Depuis la sortie du confinement, Macron est en situation de faiblesse. Donc ordre est donné aux forces de l’ordre de ne pas faire usage de la force contre les mouvements sociaux.
Il faut dire que notre président prépare une cure d’attaques contre les salaires, l’emploi, le temps de travail, pour de nouvelles privatisations, y compris contre les « premier-es de corvée » mis-es en évidence pendant le confinement, que le néo-libéralisme s’est bien discrédité pendant le confinement mondial et national. En conséquence il ne veut pas ouvrir tous les fronts en même temps, ne pas provoquer pour l’instant, ne pas enflammer la situation sociale, notamment à la veille de la manifestation des soignant-es et de la population reconnaissante du 16 juin prochain.
Et puis, il n’y a pas que la police qui se sent lâchée par le pouvoir, alors qu’elle bénéficiait d’une totale impunité avec Valls/Hollande et plus encore avec Macron contre les Gilets jaunes.
À force de revirements, on peut penser qu’une partie des personnels d’encadrement intermédiaires de l’État (pas seulement de la police) commence à en avoir assez de tant d’incompétences gouvernementale, que la « communication » publicitaire du gouvernement ne suffit plus, que les ordres et contre-ordres d’un État de plus en plus hiérarchique et autoritaire paralyse les corps de l’État qui portant voudrait « bien faire », obéir avec zèle.
Le prochain rendez-vous social en date sera la manifestation du 16 juin des soignant-es. La population est appelée à soutenir par sa présence (« les applaudissements ne suffisent pas »).
Nous y serons.
PC