Jean-Luc Mélenchon a « explosé les compteurs » à Poitiers avec un score moyen de 34,41 % des voix, ce que tout le monde a relevé avec des niveaux de votes impressionnants dans une majorité de quartiers de la ville. Ainsi sur Paul Bert 10 (centre-ville) avec 47 % ! Ou Condorcet 41 (à l’ouest) avec 40 %, Coligny 8 (bord de vallée du Clain) avec 44 % et encore Micromégas 51 (à l’est) avec 42 %. Au total, JLM est majoritaire dans 41 bureaux sur 53. LA razzia quoi !
Une lecture plus fine du vote devra être faite car ce n’est pas sur les quartiers les plus populaires que le vote a été le plus élevé, en terme de participation comme de votes en faveur du candidat de l’Union Populaire, loin s’en faut.
Parmi les bureaux qui ont largement voté pour J.L Mélenchon, arrêtons-nous sur le 23 et le 24, ceux du secteur de Paul Blet, qui comprennent les rues situées autour du pont St Cyprien de part et d’autre du Clain. Les rues situées à proximité de la Promenade des Cours sont depuis quelques années seulement rattachées à Paul Blet, qui a perdu celles autour du boulevard Anatole France qui votent maintenant à l’hôtel de ville.
Pour voter depuis plus de trente ans sur le même bureau, j’en ai suivi l’évolution, qui d’un vote largement socialiste, s’est tourné au fil du temps vers un vote écologiste et aussi déjà en 2017 pour le candidat Mélenchon. (avec 26,4 % des voix) En parallèle, le vote pour le Parti Socialiste n’a cessé de s’étioler pour ne plus représenter à la présidentielle de 2017 (B. Hamon) que 12,5 % quand F. Hollande réalisait 38 % sur l’ensemble de la ville au 1er tour de 2012 ! Hidalgo à Paul Blet ? C’est 34 voix soit 3,2 % : sans commentaire.
- Sur Paul Blet donc en globalisant les votes sur les deux bureaux, on constate des glissements et reports de voix intéressants. Et tout d’abord la confirmation que J.L Mélenchon est solidement installé :
- entre 2017 (80,4 % de votant.es) et 2022 (78,5 %), il passe de 288 voix (26,4 %) à 395 voix, (37,2 %)
- Jadot, lui réalise 11,4 % (121 voix) en 2022 contre 12,5 % (136 voix) pour Hamon en 2017,
- un mot enfin sur le score confidentiel de Roussel qui avec 23 voix est à 2,1 %.
- Quant à Macron, il passe de 30,6 % en 2017 (335 voix) à 23,7 % pour 252 voix en 2022 : où sont passé.es ces électeurs et électrices ? Chez Mélenchon ? Des décu.es du macronisme venant de l’ancien électorat socialiste, revenu.es du « en même temps » ?
A droite, c’est également intéressant :
- Fillon, représentant un électorat « conservateur » sur le bord du plateau poitevin réalisait 19 % en 2017 avec 208 voix. Cet électorat de droite a semble t-il été attiré par Zemmour qui est devant Le Pen avec 72 voix et 6,8 % quand le RN est stable avec 65 voix en 2017 (6 %) contre 66 voix en 2022 (6,3 %).
- Et Pécresse dans tout ça ? C’est la Cata ! Elle a recueilli 50 voix (4,7 %) soit la moyenne nationale, à peine plus…
- Dispersion de l’électorat LR et « aspiration » d’une partie des électeurs et électrices par Macron, crise dans la fédération de la Vienne avec plusieurs responsables parti.es chez Zemmour, plus d’élu.es au conseil municipal depuis 2020,… il est clair que les voix de Zemmour viennent largement de la fraction la plus conservatrice de l’électorat des Républicains déjà capté par la « manif pour tous » et autre anti PMA/GPA, sans que cela ait profité à Le Pen dont le score bouge peu.
Maintenant, attendons le 2ème tour pour voir comment Macron va se dépêtrer avec son projet de retraite à 65 ans, son RSA conditionné et tout le reste… Pas sûr que la seule « Com » va suffire à sa réélection… les grandes manœuvres ont commencé.
D. Leblanc