Le Collectif Citoyen de la Vienne informe les citoyens, ses sympathisants, ses partenaires, ainsi que toutes les forces en rupture avec l’ordre établi — celui qui relègue les plus démunis au second plan — et toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans notre démarche, dans ce chemin que nous traçons pour faire de la politique autrement.
Nous sommes dans la lignée de ce que nous a enseigné notre cher et regretté sociologue de l’immigration et des quartiers, Abdelmalek Sayad : « POUR EXISTER, IL FAUT EXISTER POLITIQUEMENT ».
Qui sommes-nous ?
Nous ne sortons pas de nulle part. Femmes et hommes de convictions, nous sommes sur le terrain et sur le pont des solidarités et de l’humanitaire depuis plus de trois décennies, dans une invisibilité et une discrétion assumée. Nous nous attachons à aider les plus démunis et à résister face à toutes les violences des gouvernants et de leurs supplétifs. Nous soutenons les familles monoparentales, les anciens, les nouveaux arrivants, les jeunes en rupture scolaire et en déchéance, les étudiants précaires, les sans-papiers, les mineurs isolés, ainsi que les victimes de catastrophes naturelles dans les pays d’origine de certains d’entre nous, sans oublier le parrainage d’enfants orphelins pour leur scolarité, etc.
Malheureusement, cela ne suffit plus face aux porteurs de haine et à leurs supplétifs, avec leurs projets mortifères, qui sont aux portes du pouvoir. Nous ne pouvons plus rester en dehors de la politique, seul chemin pour mobiliser nos concitoyens les plus faibles et, avec les forces progressistes et de rupture, mener la vraie bataille idéologique pour une contre-société. On ne perd que les batailles que l’on ne mène pas.
Notre engagement
Nous plaçons au cœur de notre engagement nos concitoyens les plus fragiles : ceux qui ont moins de pouvoir, moins d’avoir et souvent moins d’accès au savoir. Nous réfléchissons à une forme de démocratie directe, impliquant les habitants et fondée sur une nouvelle citoyenneté urbaine. Les vieux concepts « tarte à la crème », comme la mixité sociale ou les assemblées d’habitants, ne suffisent plus. L’avenir du vivre-ensemble et des nouvelles solidarités reposera sur une mixité culturelle inclusive, basée sur le respect et l’égalité, où tous les citoyens seront logés à la même enseigne et auront accès aux mêmes services et aux mêmes moyens au sein de notre agglomération.
Comme le disait une habitante du quartier des Couronneries : « Quand j’ai appris à connaître la culture de ma voisine et à partager la mienne, tout est allé pour le mieux. »
Longtemps, nous nous sommes définis comme des lanceurs d’alerte, bien avant que cela ne devienne une mode. Mais aussi comme coproducteurs d’un contre-pouvoir citoyen. Car un pouvoir, quel qu’il soit, sans garde-fous citoyens, peut devenir infernal.
Une campagne d’inscription sur les listes électorales
C’est dans cet esprit que nous lançons une campagne d’inscription sur les listes électorales
Aussi nous souhaitons mener notre campagne pour convaincre et proposer ce chemin aux non-inscrits, afin de leur rendre un peu d’espoir et de les inciter à s’inscrire sur les listes électorales, ainsi qu’aux abstentionnistes, pour qu’ils retrouvent le chemin des urnes et que nous fassions Agora ensemble.
Nous invitons les jeunes majeurs et les plus âgées ; nombreux dans nos quartiers, à saisir cette opportunité de faire entendre leur voix dès maintenant, de prendre leur place dans le débat public. S’inscrire sur les listes électorales est un geste simple, qui se fait en quelques clics depuis un téléphone ou un ordinateur. Nous invitons aussi celles et ceux qui se sont abstenus par le passé à considérer l’inscription comme un moyen de renouer avec l’expression citoyenne et de peser sur les choix collectifs.
Que des citoyens ou des collectifs s’inspirent de nos actions, notamment sur les inscriptions sur les listes électorales, nous réjouit ; notamment quand on a appelé a manifester notre soutien à la flottille contre le blocus de Gaza , organisé le 9 juin et qui a rassemblé spontanément un bon nombre d’organisations syndicales et politiques locales et qui a réuni 600 personnes place de la mairie.
De faux collectifs citoyen-nes
Nous souhaitons mettre en garde contre la multiplication de “collectifs citoyens” comme c’est apparu dans la presse le mardi 24 juin dernier, qui ne sont en réalité que des façades pour des opérations de récupération politique. Ces initiatives visent à brouiller les repères ou à instrumentaliser la volonté d’engagement des habitants à des fins qui sont à l’opposé de nos valeurs. Elles entretiennent une confusion dangereuse, loin de la démarche authentique et désintéressée que nous portons.
Ce sont des alliances de circonstance, où des postures conservatrices et va-t-en-guerre côtoient des opportunismes qui brouillent les lignes politiques traditionnelles. Leur méthode est bien connue : à l’approche de chaque élection, ils s’emparent d’une rhétorique patriotique pour mieux diviser, en laissant entendre qu’il n’y aurait qu’une seule façon d’aimer la France.
Quelle France ?
Mais nous, nous aimons une autre France :
La France de Jean Moulin, pas celle de Pétain.
La France de Missak Manouchian, pas celle de la Gestapo.
La France de Voltaire, pas celle des censeurs.
La France de Pierre Mendès France, pas celle de l’OAS.
La France des forces progressistes et de rupture, pas celle de Le Pen, Zemmour, Ciotti ou Retailleau.
La France de l’humanité, pas celle des soutiens aux génocidaires et aux criminels de guerre.
La France de la laïcité, telle que définie par la loi de 1905, qui sépare les pouvoirs publics des religions tout en protégeant ces dernières. Pas celle des laïcards haineux, ni celle de l’islamophobie décomplexée.
Nous ne nous reconnaissons pas non plus dans les pseudo-sociaux-démocrates, ni dans les atlantistes inféodés aux puissances destructrices.
Nous croyons en une France sociale et multiculturelle, une France des uns avec les autres, et non des uns contre les autres.
Il y a deux voies pour l’engagement citoyen. La nôtre est de construire des ponts en cherchant ce qui nous rassemble. L’autre consiste à ériger des murs, en brandissant un nationalisme qui définit la nation non pas par ce qu’elle inclut, mais par ceux qu’elle rejette
Poitiers, le 01 juillet 2025
Collectif Citoyen de la Vienne et L’Assemblée des Quartiers