Communiqué de presse de la CONFEDERATION PAYSANNE 86
Objet : renouvellement de l’autorisation unique pluriannuelle de prélèvement d’eau pour l’irrigation agricole à l’OUGC du bassin du Clain.
La Confédération Paysanne 86 s’oppose au projet d’arrêté préfectoral sur l’Autorisation Unique de Prélèvement (AUP) pour le bassin du Clain
- Le projet d’Autorisation Unique de Prélèvement (AUP) pour le bassin du Clain proposé par le Préfet conduit à une augmentation notable des prélèvements d’irrigation, pour atteindre 22 millions de m3 en période de basses eaux, soit un volume bien supérieur à ce que les milieux peuvent fournir régulièrement.
- En cela, il passe sous silence les conclusions de l’étude scientifique HMUC (Hydrologie, Milieux, Usages, Climat) lancée en 2019 par l’Établissement Public Territorial du Bassin de la Vienne (EPTB Vienne) qui fixe un volume prélevable sur la même période d’à peine 14 millions de m3, soit près de 40% inférieur !
- En proposant sciemment un volume que les milieux ne peuvent pas fournir, cette proposition, inacceptable, conduira à une gestion de crise tous les ans !… Sans compter les conséquences environnementales (qualité de l’eau et des milieux, biodiversité…) et économiques qui en découleront.
- La baisse nécessaire des volumes prélevables sur le bassin du Clain était l’occasion de revoir le partage de l’eau entre agriculteurs et d’abandonner l’injustice des volumes dérogatoires, liés aux projets de bassines. Les adhérents des coops de l’eau sont les seuls à avoir conservé l’intégralité de leurs volumes alors que les autres irrigants ont déjà subi l’ensemble des baisses.
- Le maintien de volumes trop importants pour certain rend inefficaces les mesures de restriction d’usage de l’eau et ne permettra pas d’obtenir des volumes nécessaires pour certaines productions en fin d’été.
La confédération Paysanne de la Vienne demande :
- Un moratoire sur la construction et l’exploitation des réserves de substitution (bassines)
- De fixer les AUP de chaque bassin en s’appuyant sur l’étude HMUC
- De remettre à plat de façon équitable et partagée l’ensemble des volumes autorisés pour les irrigants, en priorisant la répartition de ces volumes non plus sur des bases historiques iniques, mais sur la fixation de priorité par usage agricole : maraîchage et arboriculture, élevage, tout en permettant aux porteurs de projet qui répondent à ces priorités de pouvoir prétendre à un volume pour s’installer.
- L’interdiction d’utiliser cette eau pour irriguer des cultures qui participent à la méthanisation.
- La réalisation d’une enquête publique au regard des évolutions importantes passées (et à venir) en matière de volume d’eau mobilisable (dont l’accroissement important des prélèvements prévus dans les nappes profondes) dans un contexte de dérèglement climatique et des problèmes liés à la qualité de l’eau potable.
Il y a bien trop longtemps que les non décisions nous ont installés dans une crise de l’eau.
Nous ne pourrons construire une agriculture résiliente qui s’adapte au changement climatique qu’en adaptant notre modèle agricole à la ressource en eau disponible sur chaque territoire. Le partage et la priorisation des usages de l’eau sont indispensables.