Un rapport plein d’enseignement qui ne sera sûrement pas reçu comme tel par les autorités locales, préfecture en tête, comme par les irrigants et les promoteurs de l’agriculture intensive. On parle bien ici du rapport de Greenpeace qui sur 168 pages démonte la manière dont les lobby agricoles bien aidés par l’Etat accaparent la ressource en eau en phagocytant littéralement les instances censées la « gérer » .

La présentation de ce rapport sorti le 13 février :

« Greenpeace France publie (…) une enquête inédite sur les coulisses de la gestion de l’eau en France. Alors que l’eau est devenue un enjeu stratégique du XXIᵉ siècle, l’irrigation, qui représente plus de 46 % de l’eau consommée en France, se retrouve au cœur d’une véritable bataille d’influence [1]. Ce rapport révèle comment les lobbies agricoles manipulent la gouvernance locale de l’eau, avec la complicité de l’État, au détriment de l’environnement et de l’intérêt général. Greenpeace alerte sur le fait que sans un encadrement strict de la gestion de l’eau, ce système continuera de profiter à une minorité d’agriculteurs irrigants, favorisant ainsi l’essor des mégabassines et empêchant le développement de la nécessaire transition agro-écologique. »

On retrouvera en particulier la partie qui concerne les Commissions Locales de l’Eau (CLE) qui sont « sous l’influence » des tenants de l’irrigation et de l’agro-industrie. (page 43) Il y est question du sous-bassin de la Boutonne (à cheval entre les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime) et de celui du Clain. (partagé essentiellement entre la Vienne et les Deux-Sèvres)

Sur l’étude HMUC dégommée par le préfet Girier et bien entendu par les irrigants, suivis de près par Alain Pichon président du conseil départemental de la Vienne, il est noté page 48 : « Du côté du sous-bassin du Clain, l’étude HMUC démontre, à partir d’une méthodologie scientifique recommandée par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, que les volumes réellement disponibles sont bien inférieurs aux volumes consommés aujourd’hui, notamment par l’irrigation. De 20,5 millions de m3 prélevés en moyenne entre 2010 et 2018 en période de basses eaux, l’étude HMUC recommande des volumes prélevables cibles de 13 millions de m3. C’est ce constat scientifique qui est aujourd’hui la cible des acteurs de l’agro-industrie sur le bassin.
Que ce soit par le biais de leur attitude en CLE, ou de pressions exercées à l’extérieur de celle-ci (intimidations, manifestations, etc., voir plus loin dans le rapport), l’attitude des tenants de l’agriculture intensive consiste en une négation totale de la réalité scientifique.
Globalement, la lecture des comptes-rendus des réunions des CLE de la Boutonne et du Clain révèlent un florilège de propos anti-science.
 » (…)

Le lien : https://cdn.greenpeace.fr/site/uploads/2025/02/EAU-rapport-GP-web.pdf

Retrouvez également la synthèse du rapport dans une version de 16 pages qui ne dispense pas de lire la version intégrale !

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D. Leblanc

Dom

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