« Depuis un mois déjà les rassemblements et manifestations sont organisés dans toute la France contre la proposition de loi « Sécurité globale » votée en 1ère lecture par les députés de droite et d’extrême droite.

Étant donné que vous ne participez pas aux manifestations, je me permets de vous faire part de ce qui se passe dans notre bonne ville de Poitiers depuis le 21 novembre.

Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, la participation aux manifestations est importante dans presque tous les départements : plus de 2000 manifestants à Poitiers les 2 premiers samedi, un millier les deux autres avec la présence d’un grand nombre de jeunes.

Bien que la police se soit voulue discrète (flics en civil sans brassard), la présence policière a été importante les 28 novembre et 5 décembre,
avec l’intervention d’un nombre conséquent de gendarmes mobiles et de CRS.

Depuis 3 semaines les manifestants n’ont plus accès au parvis de la préfecture puisque celui-ci a été bloqué par les gendarmes mobiles le 28 novembre, par les flics du commissariat le 5 décembre et par les CRS le 12 décembre, lesquels, à chaque fois, ont fait usage de gaz lacrymogènes jusqu’à la rue rue Gambetta alors qu’il n’y avait aucun risque de débordement.

La préfète et la direction de la police doivent quand même avoir la « trouille » pour utiliser une telle force alors que les poitevins sont calmes et qu’il ne se passe jamais rien à Poitiers !

Il y a un demi siècle que je manifeste dans ma ville, et je n’ai jamais vu une telle répression dans les manifestations !

Un tel déploiement de policiers et de militaires, qui viennent parfois de loin, paraît ridicule et grotesque. Le spectacle serait presque drôle s’il n’était affligeant !

Ce n’est pas avec de telles méthodes que les gouvernements successifs réconcilieront le peuple avec les forces de l’ordre que l’on appelait autrefois « Gardiens de la Paix ».

Les flics en civil, vraisemblablement de la brigade « anti criminalité » qui nous filent le train pendant les manifs seraient mieux utilisés à traquer les malfaisants, les criminels et les fraudeurs fiscaux.

Il faut que ce gouvernement, « ni de gauche, ni de gauche’, comprenne qu’il y a un malaise considérable dans le maintien de l’ordre que l’on croit le meilleur du monde mais qui doit être réformé en profondeur.

La dérive autoritaire s’est accentuée depuis la contestation de la loi « Travail » (sous un gouvernement « socialiste »), avec la répression féroce du soulèvement populaire des « Gilets Jaunes » et des mouvements sociaux en cours, qui ne vont pas cesser de si tôt avec la crise sociale qui s’amplifie et les jeunes qui commencent à descendre dans la rue.

Je suis indigné par ces spectacles de maintien de l’ordre violents, avec ces hordes de flics et de gendarmes casqués, harnachés et armés jusqu’aux dents partout dans les rues.

Nos dirigeants nationaux et locaux et leurs sbires me font pitié. J’ai honte pour mon pays ; ce n’est pas cette France que j’aime !

Enfin, je suis écœuré par les commentaires et analyses de la presse au service du pouvoir et des possédants qui déverse ses horreurs à longueur d’antenne, notamment les chaînes de télé fascisantes comme CNews aux mains de Bolloré et de LCI…

Voilà, Madame et Messieurs les parlementaires, ce que peut vous dire un citoyen ordinaire.

Désolé, ce n’est pas drôle…

Je vous souhaite néanmoins bon courage pour la fin proche de votre mandat.

A bientôt.

Cordialement.

Jean-Pierre Bujeau »

Rédaction

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