Dolly – La parcellisation du monde nous parque tel des brebis dociles. Notre domestication assure la reproduction de classe pendant que la marchandisation nous cloue à la propriété. Des lignes abstraites découpent les espaces pour quelques-uns faisant fi de l’usage des communs. Le nouvel ordre industrialiste nous a fabriqué des enclos artificiels où l’activité vivante du paysan s’est mécanisée pour produire des fermes ouvrières. L’enclosure des contes agricoles fait aujourd’hui place à l’uniformisation de champs larges comme des autoroutes.

L’avoir – Le capitalisme nous engendre un monde sans vie, fait de caillasses et d’échanges monétaires croissants ; où seul restent les déchets terrestres produits par la pétrochimie. Le progrès étend à l’infini le règne de l’argent, colonise nos existences et marchandise nos déplacements.Le voyageur-cueilleur parcourant les collines de son humanité, en est réduit à n’être qu’un touriste-avatar parcourant les centers parcs de sa morosité.

Tue – La microbiologie des sols se meurent, les espaces vivants se vident et le monde est mis à l’EHPAD attendant sa fin silencieusement. Faire contre l’environnement plutôt qu’avec nous a aveuglé et nous pilotons actuellement nos vies sans toucher terre. Où atterrir ? La séparation homme-nature nous a extrait de notre milieu pour créer une société du spectacle qui divertit notre biologie. La Terre devient donc inhabitable à force de ne plus être habitée.

L’être – Notre pouvoir d’agir se retrouve donc cadenassée, difficile de trouver un équilibre dans cet écosystème altéré. Face à la résignation idiote, notre puissance de vie peut fondamentalement aider notre béatitude. Partageons des affects collectifs pour permettre que les joies du dehors ne cèdent pas de terrain face aux passions tristes d’une individualité blasée. L’art de faire avec et non contre le vivant est un motif d’espoir pour mener à bien nos réflexions.

Savoir-faire – Ô compagnon, n’écoute donc pas le tyran faisant miroiter à ses serviteurs les plus dociles l’espoir de ramasser les restes de son festin empoisonné. Nous ne voulons ni attraper leurs miettes, ni nous entêter dans leurs besoins factices et leurs vertus chimériques. Nous avons espoir de reprendre l’alchimie de nos activités, nos désirs naturels et notre autonomie de subsistance afin de définir à quoi nous sommes attachés et comment nous émanciper.

Liberté – Basculons de la désertion à la dissidence. Il est grand temps de stopper la mégamachine autoritaire et fermer le vieux monde afin de faire éclore les nouvelles communes libres. La vie sera d’autant moins inhumaine que la capacité individuelle de penser et d’agir sera plus grande pour toutes et tous. Se réapproprier les savoirs et les faire étendra notre liberté collective.

La preuve que nous ne serons plus fous sera que nous n’aurons plus de maîtres.

« la liberté des autres étend la mienne à l’infini.» Mikhaïl Bakounine

Abel Tocallu

Rédaction

Article suivant

Femmes en résistance: de la Manufacture de Châtellerault à Ravensbrück

dim Jan 15 , 2023
Film écrit et réalisé par les élèves de la classe de 3e3 du collège Jean Macé de Châtellerault avec leurs professeurs, pour rendre hommage à 4 ouvrières de la Manufacture d’armes de Châtellerault entrées en résistance dès 1940 et déportées au camp de Ravensbrück en 1943.
//

Articles en relation