c’est une jolie chanson d’Yves Montand

Ya ceux qui cherchent des objectifs gagnables et ceux ouvrent les yeux sur l’urgence.

On constate un paradoxe : plus le capitalisme et son fils, le nucléaire, apparaissent sous leur vrai visage destructeur à la fois de la nature et des libertés, plus le front de la résistance s’éparpille vers des « objectifs gagnables » : une reprise ici, un peu de scotch là car « Il faut po-si-ti-ver ! » et « on vaincra parce qu’on est les plus forts »… Sauf que la méthode Coué a ses limites.

Et SI, simplement, cette machine en route pour tout écraser était tout à coup privée de son carburant, de sa drogue ? Ce carburant/drogue, les Grecs l’appelaient Ubris, c’est la volonté de pouvoir, la voracité du toujours plus. Elle engendre la croissance et la consommation, qui engendrent à leur tour les déchets, y compris les déchets radioactifs.

Devant l’effondrement qui s’annonce il n’y a que 2 choix :

  • soit le repli sur les espaces de liberté restants, en faisant semblant de rigoler, la tête dans le sable à l’approche des catastrophes, une position peu confortable et peu efficace.
  •  soit la lucidité, qui se manifeste dans l’appel : http://initiatives-decroissantes.net/

Déléguer  ?…

Le grand HIC, c’est que croissance et consommation ont un rôle : calmer la peur de manquer et au-delà, la peur en général, peur des autres et de soi, peur de vivre et de mourir…

Toute organisation sociale se présente comme un rempart contre la peur :

  • Les gouvernants et leurs alliés ( par ex Ethos qui se donne pour tâche d’organiser la « résilience » après les accidents nucléaires) :  – « on s’occupe de tout, surveillez vos compteurs Geiger ou Linky, n’ayez pas peur, si vous appliquez les consignes, tout va bien se passer »
  • Greenpeace, les Verts, le réseau SdN : –  » nos super-héros, nos super-experts et notre super- bureaucratie s’occupent de tout, votez ou faites un don, n’ayez pas peur, tout va bien se passer »
  • alternatiba et les colibris :  – « la  forêt brûle mais nous avons une goutte d’eau dans le bec »…etc

Toutes les solutions positives sont à encourager mais cessons de déléguer nos peurs à un Grand Frère qui prélèvera du pouvoir au passage ! Pour faire face à la peur de manquer, nous pouvons, ensemble et localement, définir nos besoins et les moyens pour les satisfaire. C’est ce que les associations pré-citées promettent de favoriser mais pour s’attirer les adhésions, elles ont tendance à faire croire que les solutions positives régleront tout. Or il faut aussi, même si c’est moins gratifiant, savoir dire non. Avoir peur des monstruosités qui nous mènent droit aux catastrophes, et leur dire non, c’est une réaction saine, raisonnable et généreuse de l’instinct de conservation de l’espèce . La peur est plus que justifiée face à une réalité prête à engloutir tout ce que tu aimes ! Ré-approprions-nous cette sainte frousse, pas pour nous y complaire mais pour pouvoir tous ensemble la transformer en refus et en raison d’agir autrement !

… ou avoir le courage d’avoir peur ?

La peur vécue en solitaire te rend vulnérable à n’importe quel pouvoir : rejoins ceux qui partagent tes choix mais méfie-toi de tous ceux qui promettent de calmer ta peur au prix d’une baisse de lucidité.

Ubris sous toutes ses formes, se présente comme l’antidote de la peur. Oui mais cette PEUR niée n’est qu’endormie, elle CROÎT même proportionnellement à l’emprise qu’Ubris prend sur toi. L’exercice d’un pouvoir, ou la soumission au pouvoir d’un autre, ont pour effet la production d’une sorte d’endomorphine qui inhibe la manifestation de la peur… avec le renfort le plus souvent de signes extérieurs de puissance, des harnachements dissuasifs qui vont de la tenue de combat des CRS jusqu’à l’arsenal de bombes atomiques censé protéger nos dirigeants de leurs fantasmes.  Faut qu’ils aient une peur abyssale, venue du vide de leur être, pour avoir besoin de tant de grigris surdimensionnés pour la neutraliser !

Les ZADistes envoient balader les grigris, ils avouent ensemble leur peur et affrontent le dénuement : encourageons-les en créant partout des «  comités-Bure » qui seront autant de « cabarets de la dernière chance ». La dernière chance, elle nous attend dans les richesses de la nature, dans les richesses de l’art, du savoir, de l’amitié, dans l’esprit qui circule à travers l’univers et qui nous a placés là où nous sommes pour délivrer PAN ( l’esprit qui circule partout) des griffes d’Ubris.

Ces mythes anciens éclairent la situation actuelle : ces précieuses métaphores tissent un réseau de transports en commun entre imaginaire et réalité… entretenons ce service public avec soin. Côté concret, Françoise D., a une idée simple et géniale : « à vingt heures je coupe ! » on coupe au compteur électrique ou on éteint tout ce qui peut l’être pendant au moins un quart d’heure : un geste individuel dans une action commune… à creuser !

Rédaction

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