Pour le vélo à Poitiers, on ne change pas de cap, on pédale de moins en moins bien et cela coûte de plus en plus cher.
CAP sur le Vélo vient de porter à notre connaissance les décisions de Grand Poitiers sur la tarification de location de vélos à compter du 1er décembre 2017.
Le règlement, assez complexe, commence par donner les premiers tarifs concernent les réductions accordées, aux jeunes, scolaires, étudiants, demandeurs d’emplois, personnes à faibles revenus. Cela doit faire depuis le milieu du XXème que le découpage de la population entre ceux et celles que l’on doit aider et assister et les autres, contribue à augmenter et marginaliser cette même population.
Si je fais la liste de ce qui me pénalise par rapport à un homme jeune et qui peut « se payer un vélo », il y a l’âge, plus de 70 ans, l’aide à ma mère en EPHAD, 200€ par mois, aux enfants qui courent après l’achat d’un logement ou d’un emploi…demain aux petits enfants ? Combien de temps encore faudra-t-il se présenter devant le pouvoir autrement que comme une victime ?
Alors qu’il faut développer une société de service et pas de propriétaires, dans un cadre où l’environnement et l’écologie deviennent des impératifs de survie, les élus tirent vers le bas, avec une politique de petits bras, un budget de 90 000€ ! tout ce qui pourrait permettre à tous de s’engager autrement que le « nez sur le guidon » dans la transformation de son mode de vie.
C’est un règlement d’un autre âge qui nous est proposé.
Poitiers est certainement la ville, de plaine avec des montagnes au milieu et autour, où le vélo électrique est le plus indispensable. Le dernier épisode, le paiement du parking du CHU, montre bien qu’en ne faisant pas de choix de rupture, tout augmente, le vélo, mais aussi le parking, la voiture et…l’exaspération des gens !
J’ai laissé ma 306 diesel, qui est parfaitement en règle malgré les kilomètres, au garage. Elle sert quand même pour aller à la déchetterie, ce qui est un autre problème. Je loue donc un vélo électrique et je suis très satisfait du suivi et de l’accueil du personnel qui y travaille.
Je me situe dans la catégorie de ceux qui ont un contrat de plus de 10 mois de location consécutive. C’est donc une augmentation de 20 euros par mois, plus de 60% ! qui a été décidée. 240€ par an.
Je pourrais partager mon vélo avec un chômeur. Je pourrais monter un syndicat de ceux qui ont un vélo électrique. Demander une réduction pour les retraités qui améliorent leur bien être faute de pouvoir d’achat suffisant…demander aussi que l’argent du parking du CHU serve à financer une politique du vélo à Poitiers.
« Les vélos et scooters en libre-service déferlent sur les villes » titre le journal Le Monde en ce vendredi 20 octobre.
Il ne nous reste plus que cela a demander. La gratuité.
En favorisant les extrêmes tout le monde est perdant.
En décidant de qui peut se payer un vélo ou pas, c’est une vision, courte, et des divisions, longues, que les élus préparent.
Je ne ferai rien de tout cela, je change de cap, je rends mon vélo et comme Colombo je me frapperai la tête en reprenant ma voiture et en me disant…qu’il y a du gâchis mais qu’il y a aussi des solutions !
France Joubert
Le 21 octobre 2017