La seule réponse de la direction générale de la Poste à 8 mois de mobilisation, et au courrier unitaire co-signé par le Collectif de défense du bureau de Poitiers sud, la municipalité de Poitiers, des maires de communes environnantes et députés, demandant un moratoire de la fermeture, a été la grille définitivement baissée du Bureau de Poste de Poitiers-Libération, à partir de mardi 4 février, avec un affichage renvoyant les usagers vers le seul point relais commerçant Microcom et vers les autres bureaux existant encore, à l’autre bout de Poitiers.
La Poste et l’État ont donc fait le choix de passer en force, balayant d’un revers de manche les conséquences dénoncées de cette fermeture pour les 30 000 habitants et les nombreuses entreprises et commerces de Poitiers-sud et des communes avoisinantes, qui se voient confisquer leur bureau de Poste, utile au quotidien voire indispensable, l’un des plus fréquentés de Poitiers.
Le bureau de Poitiers-Libération est donc le 147eme à avoir été supprimé sur les 193 qui existaient sur la Vienne. Et cet état des lieux est le même sur l’ensemble des départements du pays.
Il n’est plus à démontrer que « les points relais commerçants » et autres « agences postales communales », substituts que la Poste nous vend comme de la présence postale, sont loin d’apporter réponses à tous les besoins des usagers.
La Poste et l’État, continuent donc le dépeçage organisé du service public postal, comme ils le font méthodiquement depuis de nombreuses années, au fil des gouvernements successifs, plus avides à servir les intérêts de la finance que de répondre aux besoins essentiels de la population.
Ce démantèlement n’épargne aucun secteur de la Poste : fermeture progressive des PICs (Plateformes Industrielles Courrier – centres de tri postaux) dont celle en cours de Poitiers/Migné-Auxances (200 salariés sur le trottoir), générant des retards dans le traitement des lettres (1 million de lettres bloquées à la PIC de Bordeaux et même situation dans d’autres PICs) ; toujours moins de facteurs qui doivent supporter des tournées de plus en plus grosses.
Les conséquences en sont dramatiques pour les salariés en matière de surcharge de travail et donc de souffrance au travail, et pour les usagers qui subissent un retard considérable dans l’acheminement de leur courrier et dans la qualité du service rendu.
Cette casse des services et des emplois contribue à l’augmentation des bénéfices de la Poste qui s’élèvent en 2024 à 1 milliard 200 millions d’euros et reviennent en grande partie à l’État qui ne réinvestit pas dans les services postaux.
Une cinquantaine d’usagers du bureau de Poitiers-Libé se sont réunis une dernière fois autour du Collectif de défense le 5 février, pour faire le bilan de la situation et des 8 mois de lutte.
Malgré leurs ressentis positifs quant aux liens collectifs générés par cette aventure humaine, c’est avec beaucoup d’amertume et de colère qu’ils subissent, une fois de plus, cette attitude méprisante de la Poste à leur égard.
Ils considèrent globalement que, dans le contexte, continuer seuls à lutter n’aurait pas de sens et d’aboutissement.
Conscients de la nécessité de continuer à se battre plus largement pour la défense du service public postal, ils appellent donc la population de la Vienne, les maires des villes et communes du département, les organisations syndicales et politiques, à construire ensemble un mouvement plus large pour sauver ce qu’il reste du service public postal et pour exiger le retour d’un vrai service public de proximité dans toutes les communes et tous les quartiers.
La convention nationale de présence postale en cours arrivant à son terme fin 2025, nous appelons les maires de la Vienne à peser dans ce sens sur les négociations qui vont s’ouvrir pour la prochaine convention, entre l’Association des Maires de France, l’État et La Poste.
Le Collectif de défense de Poitiers-Libération remercie l’ensemble des personnes qui se sont investies d’une façon ou d’une autre dans ces 8 mois de combat, ainsi que les élu-e-s qui ont soutenu le mouvement.
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Le Collectif de défense de Poitiers-Libé
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