Quelques remarques de Jean-Louis Jollivet (Vienne Nature) sur le communiqué instructif (en bas de cet article) de l’ « Association des Irrigants de la Vienne » (ADIV) :

La liste des « personnes contactées et qui soutiennent » éclaire bien la débâcle des défenseurs du programme de bassines ; sur 18 entités ou personnalités citées, SIX sont des « coopératives » agricoles sans liens particuliers avec le territoire ; une seule (La Tricherie) a son siège social en Vienne. Se rajoutent une Compagnie d’Assurances (Groupama) une Banque (le Crédit Agricole) et un représentant du « Négoce ».

Ces soutiens nous confortent dans notre analyse : le projet est dicté par l’agro-industrie et ses géants déguisés en « coopératives », notamment TERRENA, en synergie avec Maïs Adour qui vient d’absorber le semencier Jouffray-Drillaud (Cissé). 

Les seules personnes que l’on peut considérer comme représentatives du département sont les 5 élus et M. Bailly pour la Fédération de pêche. Nos élus ont-ils été mandatés par leurs électeurs pour ça ?

Que vient faire J. C. Boutet dans cette galère ? Il est cité à titre d’ex-Président d’Eaux de Vienne alors qu’il a signé lors des enquêtes publique un avis d’Eaux de Vienne très énergique contre le projet de bassines !

Cette liste est significative par ses absences : aucun syndicat de rivière

Sur le contenu, la liste des mensonges est longue. Quelques gros mensonges dans l’ordre du texte :

=> « gouvernance publique » :

NON, le GIP n’est pas un établissement public.

Par opposition : l’Etablissement Public Territorial de Bassin de la Vienne est réellement public.

 => « actions fortes et réalistes… mises en œuvre par les adhérents des coopératives de l’eau et de l’ADIV » :

FAUX :  les adhérents de l’ADIV n’ont aucune obligation. Ils pourront souscrire à des engagements sur la base du volontariat. Qui croira qu’ils vont se contraindre à des changements, même mineurs, alors qu’ils n’auraient aucun bénéfice à attendre des bassines ?

=> « économies d’eau » :

FAUX : nos calculs montrent entre 20 et 50% d’augmentation par rapport aux moyennes des volumes effectivement consommés les années précédentes, volumes toujours en deça des volumes théoriquement autorisés du fait de la faiblesse de la ressource et donc des arrêtés de restriction.

=> « engagements pour diminuer le taux de nitrates et de phytosanitaires » :

– l’objectif nitrates (moins de 50 kg d’azote dans le sol sur 90 cm en entrée d’hiver) n’imposerait aucun changement significatif dans la fertilisation. L’objectif de limitation d’un herbicide à risque » reste d’un flou ahurissant : « moins d’une application d’un herbicide à risque à dose pleine tous les deux ans » : une « dose » ne signifie rien sans sa concentration en molécules dangereuses ; s’agissant des herbicides CMR, il ne faut pas réduire l’usage mais le supprimer car le raisonnement en termes de dose ne marche pas : les petites doses répétées sont les plus nocives.

=> « restaurer des habitats à oiseaux et insectes » :

FAUX ! les indicateurs choisis sont bidons : populations de perdrix (alors qu’on les relâche chaque année pour la chasse) et d’abeilles domestiques alors qu’il suffit de mettre des ruches à côté des bassines !

=> « ces réserves sont bien collectif » :

FAUX ! Elles seraient des propriétés privées puisque gérées par les seules 5 Société Coopératives, soit 150 exploitations, ouvertes exclusivement à de nouveaux sociétaires admis par cooptation et payant leur part du capital.

=> « L’eau prélevée en hiver se substitue aux prélèvements d’été : un m3 prélevé en hiver correspond à 1 m3 non prélevé à l’étiage » :

BLUFF ! Les volumes substitués sont les volumes provisoires octroyés par dérogation en plus des volumes légaux attribués par le Préfet Coordinateur de Bassin. La substitution laisse intacts les volumes légaux qui seront toujours prélevés à l’étiage. On ne ferait que pérenniser du provisoire en anticipant ces prélèvements dérogatoires. Ce n’est pas de la substitution au sens légal.

=> « diversification » … « filières à valeur ajoutée » :

Baratin ! Le protocole ne se réfère nul part à un scenario d’économie agricole de ce genre. C’est nous qui le demandons en vain depuis 20 ans ; développement du maraichage , des légumes , des fruits,… avec priorité donnée aux besoins en eau de ces culture  Seul est vraisemblable le scénario tendanciel : blé et maïs arrosés comme aujourd’hui : 40  % de maïs et 33 % de blé sur le total des cultures irriguées du Clain. 

Les 5 SCAGE couvrent 30 300 ha, dont  seulement 1 250 de cultures spéciales : maraîchage, légumes de plein champ, melons, tabac, … Et pourtant elles les ont déjà leurs 10 Millions de m3 « provisoires » !

Pourquoi n’ont-elles pas diversifié ?

Et cette liste n’est pas exhaustive.

Dom

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