Actuellement la PAC 2023-2027 est en cours de négociation. A ce stade l’agriculture biologique est plutôt lésée. Nous menons une campagne nationale afin que cette politique soutienne enfin une agriculture durable. La Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique manifeste à Paris le 2 juin. Le bureau de Vienne Agro-Bio va relayer le mouvement localement, sur une ferme, en sollicitant la préfète afin d’appuyer le mouvement national.

Cette mobilisation locale aura lieu mercredi 2 juin à 11 h sur la ferme de Stéphane Moreau à Marçay, au sud de Poitiers.

Voir également le communiqué de presse de Vienne Agrobio et l’agenda.

Dans l’immédiat, on peut participer à la campagne de signatures lancée par la FNAB :

Monsieur le Président,

Alors que nous vivons une crise environnementale majeure à laquelle s’ajoute une crise sociale, les objectifs que vous vous êtes fixés visant à développer une alimentation de qualité accessible à tous et toutes ne seront pas atteints.

Vous fixez 15% de surfaces en agriculture biologique en 2022, mais nous n’en sommes même pas à 9%. Vous visez 20% de produits biologiques en restauration collective, alors que nous atteignons péniblement 4,5%.

Et pour cause, monsieur le Président, l’agriculture biologique n’a été soutenue qu’à hauteur de 2% des financements de la précédente politique agricole et 80% des collectivités locales ne reçoivent aucune aide financière pour leur restauration scolaire[1].

Les enfants sont l’avenir de notre pays, le modèle biologique est l’avenir de l’agriculture, comme le reconnaît désormais la communauté scientifique. Tout le monde mérite de pouvoir produire bio et manger bio ! L’Europe ne s’y est pas trompée en adoptant un objectif ambitieux de 25% de surfaces en bio en 2030. Il faut nous mettre au diapason et aligner les moyens sur les objectifs.

D’ici 6 mois les arbitrages seront terminés pour orienter les 10 milliards d’euros dépensés chaque année sur la politique agricole de la France.

Nous voulons une politique agricole et alimentaire vertueuse pour la santé, l’environnement, les agriculteur-rice-s, les enfants :

●  Le soutien financier à la bio doit être multiplié par 5

●  L’objectif de bio dans les cantines scolaires doit passer à 50% et l’Etat doit financer la généralisation de la tarification sociale dans les cantines sans autre condition d’accès que les revenus

Vous seul Monsieur le Président pouvez faire les arbitrages nécessaires pour véritablement soutenir une alimentation biologique accessible à tous !

Pour aller plus loin…

Depuis 60 ans le modèle agricole français est façonné par la politique du produire plus dans l’idée de fournir une alimentation à bas prix, tout en permettant aux agriculteur-rice-s de vivre décemment de leur travail.

C’est cette logique qui a créé la situation de surproduction agricole structurelle actuelle[2], qui ne règle plus ni les insuffisances alimentaires des ménages précaires[3], ni les difficultés financières des agriculteur-rice-s, et contribue à une crise écologique sans précédent ayant des impacts majeurs sur la santé publique.

L’agriculture biologique a largement fait ses preuves comme système agricole vertueux, à la fois pour l’environnement[4] et le bien-être animal, mais aussi pour la durabilité économique des fermes, le revenu des agriculteur-rice-s, tout en ayant la capacité de nourrir les européen-ne-s en quantité suffisante[5]. Pourquoi n’est-elle pas soutenue à la hauteur de ses bénéfices ?

5 fois plus de soutien à la bio, c’est :

·  10% de la prochaine politique agricole fléchés

·  1 milliard d’€/an pour la bio entre 2023 et 2027

·  20% de surfaces en Bio en France en 2027

·  2 fois plus d’hectares convertis chaque année

Et parce qu’une politique agricole ambitieuse doit s’accompagner d’une politique alimentaire ambitieuse, la France doit démocratiser l’accès aux produits biologiques. La restauration scolaire devrait être un pilier d’accessibilité et d’éducation à une alimentation de qualité, moins grasse, moins sucrée et moins carnée.

Pourtant aujourd’hui les enfants issus de foyers défavorisés sont deux fois plus nombreux à ne pas manger à la cantine par rapport aux enfants issus de foyers favorisés ou très favorisés.

L’Etat doit aller vers un objectif de 50% de produits issus de l’agriculture biologique dans les cantines et généraliser la tarification sociale du prix des repas à toutes les communes. Le plan de relance n’y suffira pas, il touchera trop peu de collectivités sachant qu’aujourd’hui la moitié des français-e-s vivent dans des communes de moins de 10 000 habitant-es dont les trois quarts n’ont pas mis en place la tarification sociale. Il est essentiel que l’Etat mette de réels moyens pour démocratiser et rendre accessible à tous-tes une alimentation bio et saine.


[1] Enquête 2020, panorama de la restauration scolaire après la loi Egalim – Association des maires de France, décembre 2020
[2] ⅓ de la production agricole dans le monde est jetée chaque année http://www.fao.org/3/i2697f/i2697f.pdf
[3] 22% des foyers français avec enfants souffrent d’insuffisance alimentaire ANSES, 2017, « Étude individuelle nationale des consommations alimentaires 3 », p85-86
[4] http://itab.asso.fr/downloads/amenites/amenites-ab-synthese-nov2016.pdf
[5]https://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/billet-de-blog/une-europe-agroecologique-en-2050-un-scenario-credible-un

Dom

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