Les membres de la commission formation de l’UFR SFA (Sciences Fondamentales et Appliquée) élargie aux porteurs de mention de licence et de CMI, ainsi qu’aux responsables du Parcours renforcé, réunis le jeudi 5 avril 2018, dénoncent le classement des candidatures à l’admission en licence de l’UFR SFA à travers le dispositif ParcourSup.
En conséquence, ils demandent au Président de l’Université de ne pas procéder à la nomination des membres des commissions d’examen des voeux pour les mentions de licence non sélectives et reconnues comme n’étant pas en tension. L’éventuelle mise en place d’une commission pour la mention Science de la Vie ne doit en aucun cas être considérée comme une adhésion au processus.
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Le conseil de l’UFR SHA (Siences Humaines et Arts), dans la continuité de ses positions énoncées les 21 décembre 2017 et 8 mars 2018 contre la loi ORE et en cohérence avec le texte adopté par le CA de l’UP le 2 mars 2018 en faveur du libre accès à l’université, réaffirme aujourd’hui qu’il ne souhaite pas participer au classement des étudiants bacheliers à travers le dispositif Parcoursup.
En conséquence il demande au doyen de l’UFR SHA et au Président de l’Université de ne pas procéder à la nomination des membres des commissions chargées de valider le préclassement proposé par Parcoursup. Il refuse de même toutes les tâches induites par la mise en place du dispositif.
Il réaffirme que, pour toutes les filières ne connaissant pas de tension, le baccalauréat et le désir d’inscription sont les seuls critères considérés comme légitimes. Le conseil de l’UFR SHA réclame avec fermeté l’octroi de moyens adaptés à une prise en charge de qualité des néobacheliers dans
toutes les filières de l’enseignement supérieur (université, BTS, IUT…).
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Communiqué du Conseil d’Administration de l’université de Poitiers, adopté à l’unanimité le 6 avril 2018
Dès le 13 décembre 2017 l’université de Poitiers a réaffirmé dans un courrier adressé à Madame la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et dans sa motion « Pour le libre accès à l’université » voté à l’unanimité par le Conseil d’Administration du 2 mars 2018, son attachement au principe fondamental de libre accès à l’enseignement supérieur sans aucune forme de sélection. Elle s’est engagée à maintenir des capacités permettant d’accueillir au minimum tous les bacheliers du secteur. Dans cet esprit, l’université de Poitiers a fait le choix de ne pas mettre en place d’attendus locaux.
La loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants du 8 mars 2018, dite loi ORE ou loi Vidal met fin à la plateforme APB pour une nouvelle plateforme, « ParcourSup », supprimant le tirage au sort des candidats à l’inscription dans les filières sous tension. Corrélativement, elle instaure un système de classement des candidatures des bacheliers par les universités dans toutes les filières.
Cette réforme n’est pas seulement technique. Décidée et mise en œuvre à un rythme soutenu, elle modifie l’accès à l’enseignement supérieur et de la recherche, ce qui suscite la crainte légitime de la jeunesse, des familles et de la communauté universitaire.
Dans ce contexte, l’université de Poitiers reste attachée au principe de libre accès à l’enseignement supérieur et à ses missions de service public. Elle s’engage à accepter, sans condition, toutes les candidatures, tous bacs confondus, dans les filières qui ne sont pas sous tension, soit pour 80% de ses formations. Aussi, pour 80% des formations de l’université de Poitiers, aucun classement des candidatures ne sera effectué : tous les candidats seront positionnés ex-aequo par les commissions d’examen des voeux et seront appelés par Parcoursup.
Pour les formations en tension, c’est-à-dire celles pour lesquelles le nombre d’étudiants potentiellement inscrits à la rentrée 2018 risque de dépasser les capacités d’accueil, l’université de Poitiers réaffirme son refus du tirage au sort.
En outre l’université de Poitiers, concernée par des mouvements de contestation de la loi ORE, réaffirme son attachement au respect d’un débat libre et serein, mais condamne fermement les dégradations matérielles et les agissements qui pénalisent l’ensemble de la communauté universitaire.
L’université de Poitiers demande à la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de prendre en compte les spécificités des universités pour garantir l’accès démocratique à l’enseignement supérieur public.