Ce dernier mois, à Poitiers, les étudiant.e.s se mobilisent contre la réforme de l’enseignement supérieur et la vision de l’Université que celle-ci entend porter. Voici un résumé des évènements des dernières semaines.

Deux semaines avant les vacances de février l’Hôtel Fumé (UFR Sciences Humaines et Arts du centre-ville) a été bloqué durant deux semaines par les étudiant.e.s.

Le mouvement s’est étendu ensuite au campus avec deux jours de blocage du bâtiment Géo-Psycho.

Les étudiant-e-s des différentes UFR de l’Université, de SHA, Biologie, Lettres et Langues et Psycho, notamment, se sont alors réuni.e.s dans des AG toujours plus grandes avec une affluence atteignant les 350 étudiant.e.s avant les vacances.

Une mobilisation qui n’a cessé de grandir et de se diversifier dans ses actions, cherchant à sensibiliser à propos des réformes visant l’enseignement supérieur, à mobiliser les étudiant.e.s sur des ateliers, à expliquer la démarche du blocage etc. Le jeudi 15 février, suite au blocage, la CFVU de l’Université de Poitiers a été envahie. La présidence de l’Université de Poitiers a souhaité assurer les étudiant.e.s de son opposition à la sélection, sa démarche de demande de budget supplémentaire auprès du Ministère. Tout cela en ne soutenant pas les blocus, en ayant menacé de faire intervenir la police hors des journées de mobilisations nationales… Voilà les paradoxes des présidents d’université « de gauche ». Le mouvement s’est cependant prolongé avec une occupation du bâtiment de Géo-Psycho la nuit suivante.

Après les vacances, la mobilisation n’a pas perdue son énergie. Le jour même de la rentrée universitaire, une AG a voté, dans le prolongement du fort mouvement qu’avait connu l’Université de Poitiers avant la pause pédagogique de février, le blocage de la Faculté des Lettres et Langues.

Le blocage en centre-ville s’est lui aussi prolongé, mais le mouvement s’est étendue aux bâtiments de biologie. Suite à ces blocages une dispense d’assiduité pour tous les étudiant.e.s des U.F.R de Lettres et Langues, Sciences Humaines et Arts, Sciences fondamentales appliquées, souhaitant s’investir dans le mouvement a été accordée par les doyen.ne.s.

un.e étudiant.e en révolte

Les actions se sont poursuivies et diversifiées, prenant notamment la direction des lycéens. En effet après une action d’information lors de la journée des portes ouvertes de l’Université, les étudiant.e.s se sont rendus dans les lycées pour informer les lycéens des différentes réformes les visant.

Ces dernières semaines ont permis aux étudiant.e.s, professeur.e.s et personnel de se rencontrer, de s’informer, discuter et débattre. De nombreuses AG ont eu lieu, avec de nouvelles personnes à chacune d’entre elles. Des cantines solidaires ont été organisées, des ateliers banderoles et de rédaction de tracts, des tables de presses, une auto-fripperie etc. Autant de lieux de rencontre où liens et affinités se sont créées

Nous appelons tout le monde à venir nous rencontrer et rejoindre le mouvement.

Nous appelons également à élargir le débat car si la contestation du Plan étudiant est nécessaire, elle ne peut se suffire à elle-même. En effet, celle-ci n’est que le produit d’un système beaucoup plus large. Nous ne sommes donc pas en train de défendre un statut quo. Il faut questionner, critiquer, repenser l’Université différemment.

La réforme de l’Enseignement supérieur et du Baccalauréat n’est qu’une partie de la politique de Macron ; car si la sélection se met en place aux portes de l’Université, elle a déjà lieu aux frontières de l’État. Ainsi, nous souhaitons également affirmer notre soutien aux différents mouvements d’occupation en France pour les exilé.e.s et Université en lutte. Chaque semaine Macron entend passer une nouvelle réforme : durcissement du contrôle sur le chômage, mise en en place d’un Service National obligatoire, etc. C’est toute une génération qu’on souhaite mettre au pas, contrôler et sélectionner.

Ainsi, contre la Sélection, Macron et le monde qu’il incarne : organisons la riposte.

Un.e étudiant.e en révolte

 

Rédaction

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