La guerre de l’eau

Une guerre cachée est à l’œuvre depuis longtemps mais elle s’est ouvertement déclarée depuis jeudi dernier dans le Marais Poitevin, depuis le rentre-dedans d’un Manitou accompagné d’un autre tracteur géant, accrochant la voiture des journalistes et menaçant de faucher des opposants.

Le film de cette agression inouïe a circulé et c’est comme ça qu’une petite escouade poitevine en Gilets de toutes les couleurs, est venue manifester sa solidarité et assister à l’AG de la ZAD.

Une action citoyenne


On revient sur la caravane de jeudi. C’était une action citoyenne et pacifique : faire le tour des bassines et surveiller le niveau de l’eau. Des robinets ont été fermés puis ré-ouverts. Les irrigants avertis avaient ralenti les débits… mais tous n ‘avaient pas maîtrisé leur colère.
Le fanatisme les rend capables de tuer à l’aide de leurs engins sur-puissants … en se mettant eux-mêmes en danger grave.
Parmi les participants à l’action, 23 ont déjà déposé plainte pour mise en danger de la vie d’autrui et les autres sont fortement encouragés à le faire à partir de la gendarmerie la plus proche de chez eux. Une « legal team » se met en place. La pacifique Mauz’ZAD est menacée de représailles.

Des mensonges politiques et administratifs


Delphine Bateau renie les « lignes rouges » à ne pas dépasser alors qu’elle avait aidé à les définir. La ministre de l’écologie et Guillaume, le ministre de l’agriculture montrent leur ignorance de la réalité et se positionnent de fait du côté du lobby de l’agro-industrie.
La bassine dite « tampon » n’a rien de modéré ni de modérateur. Sa capacité est de 160 000 m3et elle est remplie 3 fois dans l’année… Les réglementations sont insuffisantes, les sanctions dérisoires n’ont rien de dissuasif.
Pour les ramener à la réalité, il va falloir parler des algues qui prolifèrent dans les bassines : comment sont-elles traitées ? Où finiront les poisons « phytosanitaires » ?
On projette de recueillir les poissons morts ( en Vendée par ex où le projet est plus « avancé ») et d’aller les accrocher aux grilles des Préfectures.

PRIVATISATION au pas de charge

La politique de l’eau s’inscrit dans l’évolution qui culmine avec le gouvernement Macron : faire passer tous les biens communs sous le régime PRIVÉ.
L’eau est par excellence une ressource commune à tous les vivants de tous les temps. Les mots ont un sens : PRIVATISER l’eau c’est PRIVER la communauté de tous les vivants présents et futurs d’un bien commun plus que précieux, vital.
Et que fait le pouvoir ? Non content de faire des cadeaux aux voleurs d’eau, il pénalise ceux qui refusent de l’accaparer. Les agriculteurs comme Benoit Biteau ne reçoivent pas les subventions qui leur sont dues… parce qu’ils N’IRRIGUENT PAS !

Un autre rapport à la vie

Jul l’affirme: nous voulons non pas « aménager » avec brutalité le territoire mais le « ménager » pour qu’il reste accueillant à la vie, à la biodiversité…
David plonge dans la vie (il installe une cabane-cuisine avec un jeune d’origine africaine, et j’aide à assurer la verticalité des poteaux ). Il dit en AG son envie « d’aller au contact » par ex aller parler au pauvre zozo irrigant qui a besoin d’un gros engin meurtrier pour compenser la misérable image qu’il a de lui. Lui faire comprendre qu’il se tire une balle dans le pied. Et dissuader ses copains de l’imiter !
J’y ai repensé à minuit passé, en entendant un autre pauvre zozo zadiste inconnu de moi qui m’empêchait de dormir par son besoin de brailler et brailler encore pour braver sa peur du silence, du sommeil… peut-être de la mort…
Pôvres zumains que nous sommes, tous, si fragiles au fond, en proie à tant de contradictions… à résoudre en commun.

Non, la mise en commun n’est pas triste

Face au compartimentage féroce du capitalisme, notre force est dans le partage :

  • > Partage à la ZAD qu’on expérimente ici. Merci à ceux et celles qui ont fait la cuisine ! Qui fera la vaisselle et la rangera ? Qui s’inscrit sur le tableau des astreintes ? Partage inter-générations. A tout moment, il va falloir y mettre du sien et tenir compte des besoins des autres…
  • > Créer un autre lieu ? Par ex au moulin Mallet racheté récemment par la commune…
  • > Partage partout, sur le champ de foire, et même à l’abri bus évoqué par Valentine.
  • > Ça ne veut pas dire supprimer l’intimité et la même V. l’a rappelé : tout le monde se parle et partage mais chacun a besoin aussi d’un espace protégé. On aurait besoin de grandes tentes mais aussi de petites tentes : « on ne fait pas dormir tout le monde ensemble »… Un maître mot : l’équitable respect. C’est à partir de là qu’on peut faire la fête !

La fête partout et pour tous les goûts

  • > Tribal à Marcilly
  • > L’arbre qui marche
  • > Patrick Guillonneau à Coulon, le bocage retrouvé
  • > balade en barque à la Pallud
  • Bal trad aux petites Obuches (?)

…à toi de compléter, Marion ! Et un grand coup le 29 septembre avec une marche pour dissuader des travaux

Après l’AG, et une nuit écourtée ( voir plus haut) nous avons fait un tour à Mauzé avant de repartir. Mon badge « no bassaran » engage à la conversation des Mauzéans qui se posent des questions…
Nous allons saluer le buste de René Caillé : il veille sur le pont… mais la rivière, le Mignon, est déjà à sec !

Adieu Mignon ?

Au revoir, Mignon , à bientôt ?!

Nonna Maia, Mauzé sur le Mignon , mercredi 31 juillet 2019

Rédaction

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