Le « collectif 8 mars » organisait le samedi 6 mars une action féministe autour de la visibilisation du matrimoine poitevin (présentation de l’action ici en pdf).

Le matrimoine est constitué d’artistes femmes, architectes femmes, sportives, scientifiques femmes, militante des droits des femmes, femmes politiques, résistantes, déportées ou victimes de féminicide. À Poitiers seules 5% des rues ont des noms de femmes sur un millier de noms de rues…c’est à dire une cinquantaine…

En finir avec l’invisibilisation

Cette invisibilisation des femmes est une violence en soi car cela laisse croire que les femmes n’auraient pas d’Histoire et n’y auraient pas participé.

Cette invisibilisation participe au continuum des violences faites aux femmes. En effet le sexisme s’appuie sur une vision dévalorisée des femmes, vision construite par un ensemble de faits de société patriarcale dont l’invisibilisation du matrimoine. Montrer que des femmes ont contribué à l’Histoire culturelle, artistique, architecturale, militante, politique de Poitiers et ses environs, permet à l’échelle locale de donner à voir une réserve de portraits de femmes auxquelles on puisse s’identifier. Et les participantes et participants ont pu découvrir un matrimoine riche ce samedi 06 mars.

Sous un soleil radieux, tout le monde était ravi de l’initiative et en ces temps sans culture, ça faisait un bien fou d’être ensemble à s’enrichir de ce matrimoine merveilleux de Poitiers. Le concert a été aussi un régal de chant polyphonique, d’humour et de poésie.

Déroulé de la journée

Collage de noms de rue de femmes le matin. Le « collectif 8 mars » a effectué des collages de 63 noms de rue de femmes du Poitou

L’après midi, parcours du matrimoine : à chaque arrêt une fiche était lue afin de montrer la contribution au matrimoine.

-Départ musée Sainte-Croix 14h

-Place Simplicien : habitation de Jane Rogeon , photographe et chanteuse : 1910-1960 ( une grande photographe qui pris plusieurs centaine de photos de Poitiers et qui participa à la vie culturelle de Poitiers )

-Rue Carolus : chapelle et cellule d’enfermement de Sainte Radegonde : 520-587 ( une sainte qui tint tête et refusa son destin tout tracé )

-Eglise Sainte Radegonde : Sheela-Na-Gig, divinité paienne ( cette divinité païenne celte a la particularité d’être accroupie en exhibant sa vulve )

-Grand Rue : impasse St Vincent : fresque de Marie Baranger : peintre fresquiste au syncrétisme religieux, voyageuse ( 1902-2003 )

Grand Rue ( n° 20 ) : habitation de Thérèse Yakovenko ( 1945-1996 ) : libraire féministe ( Librairie Pergame rue Carnot ), café non mixte : L’Echappée Belle Grand rue. (cf https://web86.info/therese-a-la-librairie-pergame-de-poitiers/)

-Parvis Cathédrale St Pierre : Aliénor d’Aquitaine ( 1122-1204 ) : reine qui ne se laissa pas faire et obtint le divorce ( entre autres )

Concert de la chorale féminine « Les petites Lèvres »

Crédits photos et vidéos : Héloïse M, Sophie LM, Julie M

Un régal de chants impertinents et féministes : square Simone Veil ( premièrE présidentE du parlement européen et députéE pro-avortement )

D’autres noms de rue collés

  • Béatrice de Die : troubadouresse ( trobairizt ) ( femme de Guillaume de Poitiers )
  • Na Carenza : troubadouresse , Auvergne ( XIII ème siècle ) ( il y avait AUTANT de troubadours hommes que de troubadouresses, et en contenu, autant de textes retrouvés : cela remet un peu en cause la fin’amor, ou amour courtois : gros concept patriarcal, ancêtre de la galanterie ou autre sexisme bienveillant )
  • Marguerite de Navarre, 1492 ( Angoulême )- 1549, écrivaine et reine
  • Marie et Françoise Métayer : mère et fille torturées accusée de sorcellerie en 1644
  • Pauline de Lézardière ( 1753-1835 ), autrice, historienne
  • Sophie Blanchard ( 1778, La Rochelle, 1819 ) aéronaute professionnelle
  • André Léo ( Léodile Béra ) : 1824 ( Lusignan )-1900 : romancière, journaliste, féministe, communarde
  • Marguerite Martin ( 1877-1956 ) ; féministe, militante socialiste, libre-penseuse
  • Marie-Josèphe Réchard : 1895 ( Niort ) – 1986 : féministe, suffragette
  • Francine Poitevin : 1896-1946 ; institutrice, ethnographe, femme engagée pour l’égalité sociale
  • Hélène Plessus-Vieillard ( 1892-1987 ) : photographe pionnière
  • Mathilde Mir ( 1896-1958 ), enseignante, résistante, journaliste, autrice
  • Suzanne de St-Matthieu : 1900 ( charente maritime ) – 1991 : préhistorienne et archéologue
  • Marie Baranger : 1902 ( Angoulême ) – 2003 : peintre, voyageuse
  • Simone des Forest : 1910, Royan, 2014 : pilote automobile, championne de course
  • Odette Comandon, dite Jhavasse des Charentes, 1913-1996 : autrice, comédienne-conteuse en patois saintongeais
  • Liliane Gaschet : 1901 (Barbezieux )- 1969 : poétesse et romancière existentialiste
  • Irma Jouenne : 1936-1994 : institutrice, déportée
  • Colette Besson : 1946-2005, championne des JO de Mexico en 400 m.
  • Monique Tello : 1958- Peintre
  • Lisa Vanho : 1976 : sculptrice
  • Isabelle Autissier : 1956 : navigatrice, citoyenne engagée
  • Sarah Steyaert : 1986 : championne du monde de Laser radial ( voile )
  • Marie-Monique Robin : 1960 : journaliste d’investigation

Reportage : Sophie Le Mô

Rédaction

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